Chers membres de l’ACSP et participants au congrès de 2024 de l’ACSP,
Chères membres de l’ACSP et participantes au congrès de 2024 de l’ACSP,
McGill est actuellement le théâtre de deux enjeux importants qui placent l’ACSP et nos membres dans une position difficile concernant notre participation à notre congrès annuel et au Congrès des sciences humaines. L’Association mcgillienne des professeur.e.s de droit (AMPD) est en grève depuis le 24 avril 2024. En outre, une coalition d'étudiants et étudiantes a établi un campement pour protester contre les actions du gouvernement d'Israël et de ses forces militaires contre d’innocents Palestiniens. Les deux groupes ont demandé aux sociétés savantes de se montrer solidaires avec eux.
Pour ce qui est du conflit de travail, nous tenons à exprimer notre déception à l'égard de la haute administration de McGill pour avoir opposé une résistance aux efforts de l’AMPD visant à parvenir à une convention collective. Nous encourageons fortement l'administration de McGill à rétablir les communications avec l’AMPD et à travailler avec elle pour conclure une entente. Nous implorons l'administration de l’université de s'engager de manière productive dans un dialogue et des négociations avec tous ses syndicats, groupes et associations de travailleurs.
Nous avons communiqué directement avec l’AMPD. Ils comprennent que l’ACSP n’est pas en mesure de trouver un autre lieu de réunion pour tous ses événements. Ils comprennent aussi que nous n’avons pas la capacité d’organiser et de soutenir un congrès en ligne. Le personnel de l’ACSP a déjà consacré un nombre incalculable d’heures à la planification de ce congrès, qui était en voie d’être notre plus grand rassemblement jusqu’ici, et c’est sans tenir compte les heures de bénévolat de la présidente du comité du programme, des responsables de l’organisation des lieux et du bureau de direction de l’ACSP. Nous n’avons tout simplement pas les fonds nécessaires pour changer de cap. D’autres grandes associations sont dans la même situation.
Qui plus est, l’ACSP ne peut se retirer du Congrès des sciences humaines sans encourir les lourdes pénalités d'annulation appliquées par la Fédération. Il nous est impossible d’envisager d’acquitter de tels frais.
Finalement, nous savons, et l’AMPD comprend, que bien des membres de l’ACSP veulent participer à notre congrès pour des raisons liées à leur situation d’emploi (par exemple, ils peuvent être à la recherche d’un emploi) ou à leur calendrier de titularisation ou de promotion.
Cela dit, le conseil d’administration de l’ACSP et l’équipe du congrès de 2024 de l’ACSP ont décidé de prendre les mesures suivantes pour soutenir l’AMPD :
- plusieurs conférences principales se dérouleront soit hors campus, soit en ligne;
- le discours présidentiel de l’ACSP se déroulera soit hors campus, soit en ligne;
- la traditionnelle « réception départementale » organisée par le département de science politique hôte qui devait avoir lieu le 12 juin à 18h15 sera annulée;
- toutes les réunions de travail d l’ACSP se tiendront hors campus.
Les lieux hors campus OU le format en ligne des événements seront annoncés dès que possible.
En reconnaissance de ces mesures de soutien, dont fait partie l'expression de soutien contenue dans cette lettre, l’AMPD a accepté d’émettre des « laissez-passer de lignes de piquetage » pour les membres de l’ACSP. Les congressistes munis de ces laissez-passer, qui prendront la forme d'un autocollant, signaleront aux piqueteurs le soutien de l’ACSP à leur cause. L’AMPD nous a assurés que les personnes munies d'un laissez-passer/autocollant ne seront pas considérées comme s’ils franchissaient les lignes de piquetage. Même s'il y a des piquets de grève à l’extérieur des immeubles, les grévistes respecteront les laissez-passer et laisseront entrer dans les bâtiments les détenteurs qui en sont munis.
Si des membres souhaitent en faire plus pour soutenir l’AMPD, voici quelques suggestions :
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Si vous présidez un panel, vous pourriez communiquer avec vos panélistes pour savoir si elles ou ils préfèrent plutôt participer en ligne. Dans ce cas, nous demandons aux personnes qui président un panel de faire le nécessaire pour organiser une réunion Zoom à l’intention des panélistes et de l’auditoire intéressé. Les personnes qui président un panel devront alors fournir les détails de la réunion Zoom aux responsables de section et à l’équipe de l’ACSP d’ici le lundi 3 juin; l’équipe s’efforcera d’afficher les liens Zoom dans le programme du congrès.
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Les personnes qui président un panel peuvent aussi envisager de tenir l’événement en présentiel, mais hors campus. Les personnes qui président un panel devront alors fournir les détails aux responsables de section et à l’équipe de l’ACSP d’ici le lundi 3 juin; (l’équipe s’efforcera d’indiquer le lieu dans le programme du congrès. À noter : compte tenu des limites technologiques des salles de classe qui nous ont été attribuées à McGill, une option hybride n'est pas possible.
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Nous encourageons tous les membres qui prévoient participer au congrès de se tenir au courant de la grève en consultant le site Web de l’AMPD.
- Les membres peuvent écrire au président de McGill pour encourager l’administration de retourner à la table de négociation avec l’AMPD.
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Les membres peuvent soutenir la grève en faisant un don à l’AMPD, en se joignant aux piqueteurs ou en apportant une aide logistique (amplampd@gmail.com).
Au sujet du conflit de travail, nous ferons le point avec vous au début juin.
Au sujet du campement érigé à McGill en faveur de la fin de la violence en Palestine/Israël, le conseil d’administration de l’ACSP, la présidente du comité du programme du congrès et les responsables de l’organisation des lieux soutiennent le droit de manifester pacifiquement. Le 15 mai 2024, une juge de la Cour supérieure du Québec a rejeté la demande d’injonction de McGill visant à démanteler le campement, citant le droit des étudiants de protester pacifiquement. La Fédération a indiqué que le campus à l’Université McGill est ouvert et accessible.
Nos travaux de recherche sont basés sur la liberté académique. Ce ne sont pas tous les membres de l’ACSP qui ont leur permanence; la population étudiante, les chercheurs-boursiers et chercheuses-boursières de niveau postdoctoral, les personnes chargées de cours à temps partiel et les praticiens et praticiennes n’ont pas tous la sécurité que leur offre la permanence. Un grand nombre de ces membres peuvent avoir un emploi précaire. Ils s’exposent à un risque accru de représailles dans leur milieu de travail lorsqu’ils exercent leur liberté académique, expriment des opinions politiques et participent à des manifestations pacifiques.
Comme l’a déclaré l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) : « Il est essentiel pour l'apprentissage et le progrès des connaissances d'exprimer des points de vue différents, voire profondément contestés, et d'en débattre. Cela inclut l'expression politique et la protestation pacifique des étudiantes et étudiants, du personnel académique et de tous les membres de la communauté du campus. » « Les administrations des universités et des collèges manquent à leur devoir », ajoute l’ACPPU, « de défendre les objectifs fondamentaux de nos établissements lorsqu'elles limitent ou empêchent les manifestations et contre-manifestations pacifiques. Lorsque les administrations menacent de sanctionner ou de faire arrêter des manifestantes et manifestants pacifiques sur le campus, ou qu’elles autorisent de telles mesures, elles réduisent la liberté d'expression au silence et censurent la parole. La liberté académique ne peut s'épanouir lorsque la liberté d'expression est entravée. » (Pour en savoir plus >>>)
Nous sommes fermement attachés aux principes de la liberté académique, de la liberté d’expression et de la protestation pacifique. L’exercice de ces libertés ne devrait jamais être le fondement de mesures correctives contre une personne. Nous encourageons McGill et toutes les autres universités à adopter une approche prudente, respectueuse et mesurée vis-à-vis des étudiants protestataires et à avoir avec eux un dialogue constructif sur les moyens de soutenir un arrêt définitif de la violence en Palestine/Israël.
Nous prions les membres qui prévoient assister à notre congrès et qui craignent pour leur sécurité personnelle de prendre contact directement avec la Fédération (congress@federationhss.ca - organizers@federationhss.ca). S’il y a une escalade en ce qui concerne le campement, nous informerons les membres dès que possible de toute décision liée à notre congrès.
Nous espérons vous voir en grand nombre à Montréal du 12 au 14 juin.
Pour ceux et celles d’entre vous qui pourraient prendre la décision de ne pas venir, veuillez noter que l’ACSP est liée par la politique d'annulation de la Fédération. La date pour les remboursements était le 15 avril, c’est-à-dire une semaine avant le début de la grève et du campement à McGill. L’ACSP n’est pas en mesure d’émettre des remboursements.
Nous vous remercions de votre soutien et de votre patience.
Cordiales salutations.
Le conseil d’administration de l’ACSP, la présidente du comité du programme du congrès de 2024 et les responsables de l’organisation des lieux