Dès l'aggravation de l'état du Dr Adnan, le Dr Ziad Alissa de l'UOSSM s'est mis en contact avec les équipes de l'hôpital d'Al-Bab
Il y a seulement quelques jours, le Dr Adnan Al-Jasem a présenté les premiers symptômes. Il est resté chez lui confiné. Atteint de diabète, son état s'est malheureusement très vite aggravé. Il a été transféré le mercredi 9 septembre en réanimation. Il était sous ventilateur. Le Dr Ziad Alissa, médecin anesthésiste-réanimateur et président de l'UOSSM, a suivi de près l'évolution du Dr Adnan Al-Jasem :
"Dès l'aggravation de l'état du Dr Adnan, je me suis mis en contact avec les équipes de l'hôpital d'Al-Bab. Ils m'ont transmis les résultats que nous avons étudiés avec mes collègues de l'hôpital ici en France. Le Dr Adnan a été rapidement mis sous oxygène. Malheureusement, les moyens mis en place n'étaient pas suffisants bien que l'hôpital disposait de respirateurs. Le décès du Dr Adnan met en évidence le manque criant de moyens des hôpitaux en Syrie, qui ne sont pas prêts à répondre à une vague pandémique."
Un soignant qui meurt est une tragédie en Syrie
La présence du virus en Syrie et sa propagation ne font désormais plus aucun doute. Selon l'OMS et le direction de santé du gouvernorat d'Idleb, soutenu par l'UOSSM, nous comptons à ce jour 170 cas de patients infectés par la COVID-19, dont 8 soignants et 3 morts dans le nord-ouest de la Syrie. Concernant le nord-est de la Syrie, on dénombre 708 cas dont 108 soignants et 42 morts.
Pour l'UOSSM, les chiffres et statistiques ne sont pas l'élément essentiel à prendre en compte aujourd'hui. Ils ne sont pas révélateurs de la situation. Quand l'on connaît la pénurie de médecins et soignants en Syrie, voir les premiers soignants mourir de la COVID-19 doit être une alerte pour la communauté internationale sur les conséquences dramatiques que le virus pourrait avoir sur les populations.
Nous devons nous poser les bonnes questions :
Les médecins et soignants sont-ils assez protégés ? NON
Ont-ils vraiment la formation nécessaire pour soigner les patients atteints du virus ? NON
Ont-ils tous les moyens nécessaires à leur disposition ? NON
Protéger les soignants et renforcer le système sanitaire en Syrie est une priorité