Notre plan d'action pour lutter contre le Covid-19 en Syrie
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Paris, le 1er avril 2020
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Le pic épidémique du COVID-19 devrait se faire sentir d'ici environ 2 semaines en Syrie.
Face au risque de propagation du virus et aux besoins médicaux et humanitaires quotidiens, le système médical en Syrie s’organise sur tous les fronts. Sinistré par la guerre et les bombardements, les soignants se retrouvent en grande difficulté face à la menace pandémique. Suite au plan de prévention, l'UOSSM lance un nouveau plan d'action de lutte contre le Covid-19, en concertation avec l'OMS, le directorat de santé d'Idleb et les organisations partenaires sur le terrain.
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Formation inédite de médecins français aux soignants du nord-ouest de la Syrie
Ce lundi 30 mars 2020, les médecins de l'UOSSM : Pr
Raphaël
Pitti, médecin-anesthésiste réanimateur, opérant au service de réanimation de l'hôpital de Metz, le Dr Ziad Alissa, médecin-anesthésiste réanimateur, opérant au service de réanimation de l'hôpital de Clermont de l'Oise et Beauvais et le Pr Abdulmonim Hamid, pneumologue, référent scientifique à l’hôpital Foch, ont réalisé une première formation à 70 soignants du nord-ouest de la Syrie, sur le sujet du COVID-19 :
- Présentation et rappel des maladies virales
- Le virus SARS-COV-2, conduisant au COVID-19
- Le diagnostic et le triage Le protocole thérapeutique, et sa possibilité en Syrie
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"Nous avons proposé aux soignants en Syrie de classer les malades en trois catégories : rouge, orange et vert. Vert, ce sont les asymptomatiques ou avec des petits symptômes, à traiter à la maison avec du repos et du paracétamol. Orange, ce sont les patients avec comorbidité (diabète , maladie cardiovasculaire, maladie respiratoire, insuffisance rénale, maladies auto-immunes), présentant une gêne respiratoire, ayant besoin d'être hospitalisé, pour leur éviter des complications et la réanimation. Il faut qu’ils suivent leurs traitements sous surveillance medical à l’hôpital ou à distance par des visite des équipes mobiles.Rouge, ce sont les plus vulnérables dont l'état s'est détérioré et les poumons sont atteints. L'oxygénation ne suffit plus et ils nécessitent une hospitalisation dans une unité de réanimation. Malheureusement, les patients de la catégorie Rouge ont de grands risques de ne pas s'en sortir étant donné le faible taux d'équipement et de soignants dans la région. Les efforts vont donc se concentrer sur les patients de la catégorie orange que l'on pourra suivre et sauver. Il est donc important dès maintenant de confiner les personnes âgées et les malades chroniques afin d'éviter qu'ils ne soient touchés par le COVID-19"
Dr Ziad Alissa, président de l'UOSSM.
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Un système de santé sinistré et peu équipé face au COVID-19
Il n’y a que 201 lits de soins intensifs et 95 respirateurs disponibles dans tout le nord-ouest syrien. Hors soins intensifs, on comptabilise un lit médicalisé pour 1 363 habitants. Beaucoup moins que toutes les normes internationales, et moins que les normes humanitaires.
600 médecins seulement sont présents dans le nord-ouest de la Syrie, pour 4,2 millions de personnes. Soit, 1,4 médecins pour 10 000 habitants. Ils opèrent 500 000 actes médicaux gratuits par mois. Leur santé et leur bien-être sont essentiels et vitaux pour continuer à aider et à servir les Syriens.
Des mesures inédites de l'UOSSM en cours de mise en place dans le Nord de la Syrie
- Mise en place de deux cliniques mobiles chirurgicales entièrement équipées fonctionneront 24h / 24 et 7j / 7 avec un.e chirurgien.ne-généraliste, un.e anesthésiste, un.e infirmier.ère et un.e assistant.e en chirurgie.
- Renforcement du système de santé global : augmentation du nombre de lits, mise en place d’une unité de soins intensifs isolée pour les cas de coronavirus, l’établissement d’une deuxième unité de prise en charge des maladies pulmonaires.
- Etablissement de nouveaux centres de santé spécifiques au Covid-19 pour isoler les malades et assurer une prise en charge spécifique.
- Identifier et prioriser nos actions sur les personnes à risque : environ 19 000 personnes souffrent de maladies chroniques à Idleb, dont 4 000 de problèmes respiratoires. Ces personnes, en plus de celles de plus de 65 ans, sont particulièrement à risque. L’UOSSM a l’intention de distribuer aux patients connus de ses services, via nos structures de santé, des kits d’hygiène, ainsi qu’un stock de trois mois et plus, des médicaments nécessaires à leur traitement.
- Renforcer les services de santé primaire avec des tentes dédiées aux patients du COVID-19.
- Renforcer les ambulances, qui serviront d’unité d’évacuation d’urgence : elles seront équipées du matériel de protection spécifique, conformément aux recommandations de l’OMS (masques, gants, etc.). Dans ces ambulances seraient présents : un.e médecin généraliste, un.e infirmier.ère, un.e chauffeur.
- Campagne de sensibilisation : les 150 agents de santé communautaire formés par l’UOSSM dans le nord-ouest de la Syrie, au cours des dernières années, auront pour tâche de fournir des informations précises et de lutter contre les rumeurs liées au COVID-19. Ils sont actuellement tous formés sur la pandémie et la riposte au COVID-19.
- Mise en place de consultation de télémédecine avec un numéro de téléphone dédié au COVID-19
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Les soignants de l'UOSSM sont disponibles pour des interviews. Veuillez nous contacter directement pour l'organisation :
- Dr Ziad Alissa, médecin anesthésiste-réanimateur, président de l'UOSSM
- Pr Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur, responsable formation de l'UOSSM
Des soignants, à l'intérieur de la Syrie, pourront aussi répondre aux interviews sur le plan d'action de l'UOSSM.
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En Syrie et partout dans le monde, la situation est particulièrement préoccupante. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser aux côtés des plus vulnérables et faire preuve de solidarité.
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Contact Presse :
Jehan LAZRAK-TOUB,
Responsable communication et fundraising UOSSM
06 20 86 57 01 /
j.lazraktoub@uossm.fr
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