Catastrophe humanitaireen Syrie, l'UOSSM exhorte le président à réagir.

Catastrophe humanitaire à Maarat Al-Nouman dans la province d'Idleb en Syrie, l'UOSSM exhorte le président de la République Emmanuel Macron à réagir

Paris, le 23 décembre 2019 - La ville de Maarat Al-Nouman en Syrie, dans la province d'Idleb, vit actuellement une catastrophe humanitaire. Elle subit sans discontinuer depuis la semaine dernière, des attaques aériennes, des bombardements, des frappes d'artillerie.Des dizaines de civils ont été tués, des centaines de personnes ont été blessés et le nombre de victimes augmentent de jour en jour. Juste pour la semaine dernière, 60 000 civils ont été déplacés et font face à des conditions très difficiles en ce début de l'hiver : abri de fortune, pas de vêtements chauds, accès aux soins très limité. Ces bombardements et déplacements massifs de population marquent le signe d'un désastre humanitaire.

Les millions de personnes sont prises au piège de la province d'Idleb. Leurs vies sont mises en péril par les bombardements, les mouvements massifs sur les routes. Le refus d'approvisionner par la communauté internationale en aide humanitaire transfrontalière ces millions de personnes ne fait qu'aggraver leur situation déjà catastrophique.

C'est pourquoi l'UOSSM lance un appel solennel au Président de la République Emmanuel Macron pour débloquer une aide humanitaire et médicale dans la province d'Idleb. Nous, français, devons réagir et apporter notre soutien à ces populations civiles qui fuient la guerre depuis maintenant 8 ans.

"En ces temps de fêtes et de moments de bonheur partagé en famille, comment la France et la communauté internationale peuvent rester sourdes et aveugles à la détresse humanitaire de ces millions de personnes. Ils ont fuit les bombardements, ils se retrouvent dans des abris de fortune, sans vêtements chauds, ni nourriture, ni accès aux soins dignes. Seule l'aide humanitaire leur permettrait de survivre. Aujourd'hui, cette aide humanitaire transfrontalière, qui serait un véritable soulagement pour ces populations, est refusé par la communauté internationale". S'indigne le Pr Raphaël Pitti , responsable formation de l'UOSSM.

Les bombardements et l'hiver ne font qu'accentuer la détresse humanitaires des enfants, des femmes, des hommes qui se retrouvent à fuir sans savoir réellement où aller. Dans le cadre de nos interventions d'urgence, l'UOSSM s'est rendu sur 15 points d'urgence dans la province d'Idleb pour apporter des soins médicaux aux populations déplacées avec nos cliniques mobiles et des équipes de soutien psychologique. C'est La réponse humanitaire la plus appropriée dans ce type d'urgence. Elle reste malgré tout insuffisante et l'UOSSM, ONG médicale de premier plan en Syrie, a besoin d'un soutien d'urgence pour agir dès à présent auprès de ces milliers de déplacés internes de guerre.

Une histoire tristement ordinaire

Tasnim (9 ans), Ranim (6 ans) et Hanine (4 ans) sur la photo. Elles n'étaient que des enfants et elles ont pourtant péri avec leur mère suite aux bombardements sur la province d'Idleb qui se sont intensifiés cette semaine et ont mis sur la route de l'exil des dizaine de milliers de personnes. Elles ont été tragiquement tués avec leur mère Zakyah par une frappe aérienne sur le village de Bdama à Jisr Al-Shughour dans l'ouest d'Idleb. Leur père Anwar Hamidi, volontaire de la défense civile syrienne (Casques blancs), n'a rien pu faire. Il a assisté impuissant à leur perte tandis qu'il tentait de secourir d'autres victimes.

C'est ainsi que les bombardements créent des victimes et de nouveaux déplacés de guerre. Des dizaine de milliers de personnes viennent s'ajouter aux 800 000 déplacés depuis le début de l'année en Syrie, qui détient le triste record du nombre de déplacés dans le monde.

La semaine dernière pour la journée internationale des migrants, nous lancions notre tribune qui est tristement d'actualité aujourd'hui : Les déplacés internes en Syrie, les migrants oubliés de la guerre !