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N°167 - 11 janvier 2022
ACTUALITÉS COVID
SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DANS LE GRAND EST
Incidence exponentielle mais gravité stable
Le mois de janvier sera compliqué, on le sait : le taux d’incidence phénoménal d’Omicron, heureusement couplé à une gravité moindre, sature le système hospitalier et tous doivent concourir à passer le cap en essayant de ne pas faire perdre des chances de bonne prise en charge aux patients non-Covid. Les hospitalisations augmentent dans le Grand Est mais les entrées en réanimation restent stables.

Le tableau ci-dessous fait état de la situation début janvier dans le Grand Est, il est trié selon le pourcentage de réanimations.
Difficultés autour des tests (voir plus bas le chapitre consacré aux tests)
Chacun peut constater que par manque de bras et de tests, il est à peu près impossible de suivre les préconisations officielles de testing.
On peut légitimement se questionner sur l’intérêt de repérer les porteurs asymptomatiques alors que leur nombre est tel qu’il est très difficile de les éviter dès lors que l'on a une vie sociale. Vie sociale qu'il serait donc logique de réduire le plus possible pendant ce mois de janvier.

Vacciner et respecter les gestes barrière
Par ailleurs, comme la vaccination réduit très mal la contagion, il est primordial de se concentrer sur l’essentiel et de dédramatiser la situation pour la grande majorité des patients. Les enfants notamment, sont globalement très contaminés mais très peu affectés.

Il nous faut donc continuer à inciter les patients fragiles à se vacciner ou revacciner (pour un effet de réduction de gravité), à leur conseiller de s'isoler par des barrières efficaces, de tester l’entourage immédiat, de ne pas lésiner sur l’aération... mais aussi de vérifier la sérologie des immunodéprimés bien vaccinés, pour éventuellement les rendre éligibles aux anticorps préventifs - et on l’espère, bientôt de nouveau curatifs (pour Omicron) -.

Vaccination contre la grippe
En parallèle, la campagne de vaccination contre la grippe a été prolongée jusqu'au 28 février 2022. La DGS estime que la survenue d’une épidémie de grippe de façon concomitante à la 5ème vague COVID pourrait avoir un impact majeur sur l’offre de soins, notamment l’hôpital, et y compris en réanimation pédiatrique.
Les vaccinations des personnes ciblées par les recommandations qui seront réalisées après le 31 janvier, seront donc bien prises en charge par l’Assurance maladie.
VARIANT OMICRON
Ce que l'on sait sur la protection vaccinale
Des travaux anglais (UK Health Security Agency, 31/12/2021) donnent une idée de la protection vaccinale sur les variants Covid. Pour une synthèse de ces informations, Médicalement Geek est toujours une bonne source et il ne faut pas hésiter à s’abonner à sa lettre d'information "Dragi-webdo".

Il partage un article du NEJM qui aborde l'efficacité vaccinale sur la transmission des variants du virus antérieurs à Omicron et le rapport britannique de la UK Health Security Agency qui inclut Omicron. Sur le variant alpha, une vaccination complète réduisait de près de 70% la transmission pour Pfizer et de 50% pour AstraZeneca. Sur le variant delta, les réductions de transmissions étaient respectivement de 50% et 25%.

L’infection Covid à Omicron réduit de 65% les hospitalisations après une 2ème dose de vaccin et de 81% après une dose booster (sur le variant delta, ces réductions étaient respectivement de 82% et 85%).
Malheureusement l'efficacité du boost est réduite à environ 50%, seulement 10 semaines après le vaccin.
QUEL DANGER DU COVID POUR LES ENFANTS ?
Les cas d'hospitalisations augmentent mais restent rares
On entend régulièrement parler d'enfants décédés ou en réanimation suite au Covid.
Il faut sortir du discours alarmiste et s’en tenir aux faits : en effet l’explosion des cas positifs chez les enfants amène des hospitalisations et la courbe paraît impressionnante (voir ci-dessous). Pour les moins de 10 ans, on passe de 100 hospitalisations par jour lors des pics d'avril et de décembre 2020 à 350 actuellement, avec une courbe toujours en ascension.
Nombre de personnes actuellement hospitalisées et en réanimation avec diagnostic Covid-19 par classe d'âge (France entière) - Chiffres au 10/01
Source : GermainForestier
Mais le dernier bulletin grippe de Santé Publique France (il concerne la semaine 2021-52) rappelle par exemple que la moitié des 53 patients admis en réanimation pour grippe dans les 12 dernières semaines ont moins de 15 ans.
Comme la plupart des jeunes patients Covid hospitalisés sont des enfants fragiles, il ne faut pas hésiter à les vacciner et à faire barrière autour d'eux comme pour les plus âgés.
Les autres sont en train de s'immuniser rapidement.
ACCUEIL DES ENFANTS DU PERSONNEL SOIGNANT
Le dispositif d'accueil spécifique est réactivé
Dans le contexte épidémique actuel et pour assurer la continuité des soins, le Ministère de la Santé a réactivé un dispositif d’accueil spécifique des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire à l’école et en crèche.

En pratique, l'accueil se fait habituellement dans la classe des enfants et exceptionnellement dans des lieux dédiés. Il est réservé aux enfants des personnels soignants ayant réalisé un autotest négatif.
Les retours montrent que le dispositif fonctionne bien.
Attention : la journée de grève du personnel enseignant prévue le jeudi 13 janvier sera source de difficultés sur ce sujet.

La FAQ « COVID 19 – Éducation nationale » mise à jour le 6 janvier 2022 comporte ces éléments et a été diffusée aux recteurs ainsi qu’aux préfets et DG ARS.
DOCTRINE DE DÉPISTAGE
Nouveau protocole en vigueur
De nouvelles préconisations officielles proposent de ne pas tester les personnes positives pendant deux mois si elles sont à nouveau cas contacts et asymptomatiques.

Devant les difficultés à maintenir le protocole de test, notamment dans les écoles, une nouvelle doctrine a été publiée le 7 janvier dans le DGS-URGENT n° 2022-06 et son annexe.
Ce DGS est d’une rare complexité. Ils ont même réussi à y écrire la phrase suivante à propos du renseignement SIDEP des tests antigéniques en prélèvement nasal : "une communication claire auprès des professionnels de santé sera nécessaire" (on confirme !)

Dispositif scolaire allégé
Afin de simplifier le dispositif très lourd pour les élèves, le Premier Ministre a annoncé lundi 10 janvier que lorsqu'un cas positif est détecté dans la classe, il ne sera plus nécessaire que le premier test soit un test antigénique ou PCR, les parents pourront recourir à un autotest (toujours complété par 2 autres autotests à J2 et J4).
Par ailleurs, les élèves ayant réalisé cycle complet (3 tests à J0, J2 et J4) suite à la contamination d'un autre enfant de la classe, sont dispensés de tests pendant 7 jours.

Méthode de prélèvement pour les moins de 12 ans.
Le test par prélèvement nasal est désormais possible lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible, uniquement pour les moins de 12 ans symptomatiques ou cas contact, sous la supervision d'un professionnel de santé.
Les autotests n'ont pas l'AMM pour les enfants de moins de 3 ans. Pour eux, et souvent pour les enfants plus âgés, le test salivaire au laboratoire est une excellente solution, mieux tolérée et plus performante en termes de résultat.

Technique du test salivaire : il s'agit de prélever la salive par crachat dans un tube ou par pipette dans la bouche. A noter que le DGS-Urgent n°2022-06 réussit à préciser que "il est fortement recommandé que le prélèvement soit réalisé par un médecin pédiatre" (sans commentaire !).

Modalités de remboursement des tests
Les tests ne sont pas remboursés pour les patients ne présentant pas un schéma vaccinal complet. Sauf prescription par un médecin en cas de symptôme ou cas contacts. Et comme l'Assurance maladie prévient plus obligatoirement les cas contacts, s'ils ont été prévenus par le patient 0, ils pourront bénéficier d'un test gratuit en remplissant un certificat sur l'honneur.
PROCÉDURE D'ISOLEMENT
Le protocole applicable à ce jour
Les mesures d'isolement en vigueur à ce jour sont détaillées dans le DGS-URGENT n°2020-01 du 2 janvier 2022 et résumées dans notre Covid Infos n°166.

Rappelons que les professionnels de santé positifs qui ne toussent pas et n’éternuent pas peuvent travailler avec des gestes barrières renforcés (FFP2 et pas de pauses collectives).

L'ARS Grand Est propose l'infographie ci-dessous illustrant les différents cas de figure sous une forme plus visuelle. Vous pouvez télécharger le document ici.
VACCINATION
Suppression de la surveillance post-vaccinale (dans la plupart des cas)
Une certaine lassitude se fait sentir devant les mises à jour quasi quotidiennes des protocoles...
Dernière nouveauté concernant la vaccination : le DGS Urgent N°2022-04 du 5 janvier 2022 supprime les 15 minutes de surveillance post vaccinale. Les réactions immédiates au vaccin sont rares et les 15 minutes n’amènent aucune sécurité réelle : les délais d’apparition des malaises importants sont majoritairement au delà des 15 minutes.
Il est donc logique que la recommandation soit supprimée.

Mais avec la DGS, la complication -et le principe de précaution pour protéger ceux qui rédigent les recommandations- n’est jamais loin puisqu’il faut quand même le respecter pour les catégories suivantes :
  • personnes primo-vaccinées avec un vaccin autre que Pfizer-BioNTech ou Moderna ;
  • personnes présentant un terrain allergique connu ou ayant un risque accru de faire un choc anaphylactique ;
  • enfants de 5 à 11 ans ;
  • femmes enceintes ;
  • personnes fragilisées par des maladies chroniques ayant des difficultés éventuelles de mobilité, elles doivent disposer d’un temps de repos post-vaccination ;
  • personnes présentant une anxiété à la vaccination.

Il eut été tellement plus simple d’écrire que la disparition du délai est à moduler selon la situation médico-clinique du patient et laissée à l’appréciation du médecin vaccinateur. Et de maintenir la surveillance lorsqu'il il n’y a pas de médecin sur place pour apprécier la situation.
Vaccination pédiatrique
Précisions concernant le délai entre deux doses : 18/24 jours
Le DGS-URGENT n°2022-04 (05/01/2022) rejoint l'avis du Conseil d'Orientation de la Stratégie Vaccinale du 4/01/2022 concernant l'espacement entre deux doses pour les vaccins pédiatriques : l'intervalle optimal est de 21 jours, mais peut être assoupli à la période entre 18 et 24 jours.
MESURES DÉROGATOIRES EN VIGUEUR
Remboursement à 100% des téléconsultations
Sauf surprise de dernière minute, la loi sur le pass sanitaire devrait prolonger le remboursement à 100% des actes de téléconsultation jusqu’au 31 juillet 2022. Mais l’Avenant 9 de la convention médicale limite pour les médecins les actes de téléconsultation à 20% de leur activité.

Si cette limite ne pose pas de problème dans la plupart des cas, il existe des exceptions pertinentes. Le ministère indique que l’application de la règle sera souple... mais un texte vaut mieux que des promesses !
CIRCULATION DU VIRUS - LES DERNIERS CHIFFRES
Incidence et positivité
10 janvier 2022 dans le Grand Est
  • Incidence : 2.046/100.000 hab (France : 2.545)
  • Positivité : 15,4% (France 17,6%)

Nombre de cas & hospitalisations
Au 08 janvier 2022 dans le Grand Est
  • 87 nouvelles hospitalisations
  • 15 nouvelles admissions en réa
  • 18 décès quotidiens (moyenne sur 7j)
  • Tension hospitalière : 68%
  • Nombre total de patients hospitalisés : 1.607 (France : 22.749) dont 302 en réanimation (France : 3.904)
  • Nouveaux cas positifs quotidiens (chiffre glissant sur 7j) 9.288 (France : 269.614)

Point épidémiologique national "Très forte progression de la circulation du SARS-CoV-2 liée à la diffusion très rapide du variant Omicron" (Santé Publique France, 07/01/22)
Proportion de cas positif Omicron vs autres variants (dont delta)
(France entière au 07/01/2022)
On suspecte qu'Omicron représente jusqu'à 87.0 % des cas positifs en France.
Cela correspond à la proportion de tests criblés n'ayant pas la mutation L452R (non présente sur Omicron, mais présente sur Delta).
Source : Covid Tracker
Incidence dans les départements
Incidence pour 100.000 habitants
sur 7j glissants au 10 janvier 2022

  • Ardennes : 1.894 .............................
  • Aube : 1.848 .....................................
  • Marne : 2.310 ...................................
  • Reims : 2.155 (au 04/01)
  • Haute-Marne : 1.492 .......................
  • Meurthe et Moselle : 1.760 .............
  • Nancy : 1.724 (au 04/01)
  • Meuse : 1.472 ................................
  • Moselle : 1.711 ...............................
  • Metz : 1.709 (au 04/01)
  • Bas-Rhin : 2.806 ............................
  • Strasbourg : 2.614 (au 04/01)
  • Haut-Rhin : 2.078...........................
  • Mulhouse : 1.741(au 04/01)
  • Vosges : 1.547 ...............................

Grand Est : 2.046 ......................................
France : 2.545 ...........................................
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