Q — Pourquoi avoir choisi St-Adrien comme lieu de vie?
R — Les habitants en région rurale sont généralement plus actifs et le facteur de proximité est un atout. Le village de St-Adrien baigne déjà dans un esprit communautaire. Une épicerie participative est instaurée depuis plusieurs années, de même qu'une scène culturelle et un studio d'enregistrement. C'était assez pour attirer plusieurs JEUeures désirant dynamiser leurs échanges hors des villes.
Q — Quelles activités ont eu lieu dans la dernière année, en lien avec le JEU?
R — En plus des rencontres d'échanges mensuelles, une journée Parta-JEU en juin a rassemblé des JEUeures de tout le Québec, de même que des résidents de la localité.
Des causeries ont eu lieu à différents endroits pour présenter le JEU à quelques auditoires déjà ouverts à la notion de souveraineté.
Q — Y a-t-il des entreprises, commerces ou cultivateurs qui acceptent les points JEU?
R — Une boutique propose des vêtements et cadeaux à 60% en points JEU en tout temps, et les «JEUdis des JEUeurs» où plusieurs articles sont à 100% en points JEU!
Au marché hebdomadaire, des partenaires offrent une variété de produits à divers pourcentages en points JEU: savons, gaufres, légumes de serre, produits de ferme transformés, aliments préparés, bijoux, tarot, miel...
Également des ateliers de fabrication de pain sans gluten, certains soins du centre Odaina (Tai Chi, Qi Gong), des cours de Biodanza à 100% points JEU...
Q — Pouvez-vous donner un exemple d'idée particulièrement innovante?
R — Une JEUeuse travaille dans un resto à Wotton. Elle se fait remercier en certificats cadeaux de repas, qu’elle échange ensuite contre des points JEU à des partenaires. Toutes les parties y gagnent: la propriétaire du restaurant qui débourse moins en salaire et plus en troc, la JEUeuse qui a la satisfaction de transformer des dollars en points et les partenaires qui peuvent se nourrir avec leurs points JEU.
Q — Un autre exemple?
R — Un JEUeur expérimenté a innové avec les "JEU-temps", une extension du carnet JEU pour faciliter les micro-transactions. Il s'agit de jetons de différentes valeurs en points qui peuvent être utilisés lors des foires JEU ou entre JEUeures de la communauté locale qui se connaissent. Les échanges en JEU-temps permettent d'éviter les multiples petites écritures.
Q — Quel est le principal défi que vous rencontrez?
R — Pour nous implanter dans la communauté nous devons collaborer avec le comité des loisirs et les élus municipaux sur différents projets, par exemple pour la location de salle, le marché public, etc. Les enjeux sont parfois différents pour répondre aux besoins de la population générale.
Q — Des projets pour la prochaine année?
R — Nous poursuivons plusieurs initiatives pour intégrer le JEU dans la communauté. Sur la rue principale, face à l'église, il y aura prochainement un dépanneur avec des produits échangés en partie en point JEU!
Nous voulons aussi tenir des rencontres mensuelles ouvertes au public, participer aux marchés hebdomadaires et au Marché de Noël de la municipalité et organiser la deuxième édition du Parta-JEU de St-Adrien.
Q — Pour terminer, avez-vous des conseils pour les groupes JEU?
R — Faciliter à plusieurs! La co-facilitation permet le brassage d'idées, l'organisation d'événements et stimule beaucoup la créativité. Dans le groupe de Wotton / St-Adrien, une nouvelle équipe de quatre JEUeures se partage les tâches. Les facilitatrices et le facilitateur se sont d'ailleurs renommés "FaciliCœurs" pour refléter cette idée d'œuvrer avec le cœur!
Un autre conseil aux groupes locaux serait de penser à rester proche des besoins de base (alimentation, habitation) qui sont plus rassembleurs et assurent l'engagement et la cohésion.
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