Stress toxique chez les enfants syriens : une campagne de l'UOSSM pour alerter sur les dangers sur le long terme
Paris, le 07/12/2018 - Après sept ans de guerre dévastatrice en Syrie les experts sont formels : il faut soigner les blessures invisibles des enfants syriens, qui sont l’avenir du pays.
L’UOSSM alerte sur la vulnérabilité de ces enfants avec sa campagne « #SmileChild, dessinez leurs sourires ». Une campagne qui vise à informer sur les conséquences du stress toxique, qui selon Alexandra Chen, spécialiste de la protection de l’enfant et de santé mentale à l’université de Harvard, est  « la forme la plus dangereuse de réponse de stress qui peut se produire quand les enfants se retrouvent confrontés à une adversité forte, fréquente ou prolongée sans un soutien approprié des adultes ».

Les sept années de guerre ont plongé les enfants syriens dans des conditions de vie extrêmes qui ont impacté leur développement physique et psychique.
 
Les tirs et bombardements facteurs de stress dans le quotidien des enfants syriens  : un état de peur permanent qui peut s’avérer catastrophique pour eux et engendrer de dangereux déséquilibres. Chaque bruit inhabituel est source de panique. Après que leurs maisons ou écoles se soient fait bombarder, ces enfants se sont renfermés sur eux-mêmes, ils ne veulent plus jouer dehors ou encore aller à l’école.
 
Les enfants sont privés de leurs besoins primaires  : après 7 ans de guerre, où trouver un abri loin des affrontements ? Comment accéder à de la nourriture et à des soins de santé ? Les déplacements et la pauvreté croissante laissent les enfants syriens dans un profond désarroi et leur vision de l’avenir est bien sombre. Une situation désespérée qui joue invariablement sur leur équilibre psychique et qui est aggravée par le fait qu’ils n’ont pas accès à l’éducation, les écoles ayant été détruites ou fermées.
 
Détérioration de la cellule familiale et perte de sécurité et d’amour  : de nombreux enfants ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille. Ils se retrouvent confronté à de nouvelles responsabilités, trop lourdes pour leurs âges. Parfois, il arrive même qu’ils prennent les armes ou bien se place en chef de famille, ce qui n’est pas le rôle d’un enfant. De plus, à cause de l’instabilité et de la pression causées par la guerre, les parents sont incapables de répondre aux besoins émotionnels de leurs enfants
 
Une catastrophe dont nous nous devons de mesurer l’importance.  Les effets de ce stress toxique sont multiples et peuvent être irréversibles sans un soutien adéquat.
Les conséquences sur le développement psychique et physique des enfants
 
Énurésie nocturne, bégaiement, incontinence, troubles du langage, mutisme, agressivité accrue, abus d’alcool ou de drogue, les effets de la guerre sur les enfants syriens sont multiples et se manifestent tant sur le plan physique, que psychique. L’esprit et le corps, malgré la grande capacité de résilience que peuvent avoir les enfants, sont emprunts de ces traumatismes répétés. Leur développement en est perturbé.

Avec la prolongation du conflit, les réactions et les symptômes sont des plus en plus complexes. Nos équipes constatent une montée de la schizophrénie, des dépressions sévères, et des tendances suicidaires. Nous savons désormais qu’ 1 enfant sur 4 en Syrie va souffrir de troubles psychologiques en grandissant.

La santé psychique des enfants syriens est extrêmement fragile et pour éviter d’être confronté à une génération brisée, nous nous devons d’agir avant qu’il ne soit trop tard.  L’espoir est permis pour ces enfants syriens grâce à un soutien psychologique et un accompagnement à la hauteur du drame qui se joue sous leurs yeux.


Notre agent de santé psychologique Walaa Hamza travaille dans le centre de santé de l’UOSSM à Gaziantep en Turquie et témoigne de la situation de ces enfants avec qui elle travaille quotidiennement :


« [Ces enfants…] ont perdu le sentiment de sécurité et d’amour à cause de l’instabilité et de la pression causées par la guerre, les parents sont incapables de répondre aux besoins émotionnels de leurs enfants. ».

Pour venir en aide à ces enfants en détresse psychologique, l’UOSSM a mis en place un programme de soutien psychologique et de santé mentale dans 26 centres en Turquie et en Syrie ainsi que par des 4 cliniques mobiles pour que les populations les plus éloignées puissent avoir accès à des soins de qualité.

L’unité de santé Sarmada est le 2 ème plus grand établissement spécialisé en psychologie en Syrie.

41 187 enfants ont bénéficié des services de soutien psychologique et de santé mentale.

Le programme de protection piloté par l’UOSSM est complémentaire pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants en Syrie. Il s’agit de sensibiliser les populations aux droits des enfants et de garantir l’accès à un espace de sécurité et de bienveillance pour les personnes les plus vulnérables où elles trouvent une aide et un accompagnement spécialisé.

17 278 enfants ont été accueillis dans ces Espaces Amis des Enfants en Situations d'Urgence.
Comment agir

Faire un don :

50€ = activités psychosociales pour 10 enfants
60€ = formation d’un agent de santé au programme de protection
90€ = financement d’une clinique mobile dans le nord de Hama
150€ = hospitalisation d’un patient dans l’unité de santé mentale Sarmada

Sur le site internet https://smilechild.uossm.fr/

#DessinezLeursSourires

Grâce aux dons reçus, les équipes de l'UOSSM ont pu aider Ibrahim a retrouvé le sourire. Voici son histoire.
Dessinez leurs sourires

L’UOSSM lance #SmileChild pour informer sur les effets dévastateurs de la guerre sur la santé psychologique des enfants.

Ces enfants expriment leurs traumatismes à travers le dessin , pour pouvoir mettre en perspective leur histoire et s’exprimer sur leurs blessures. L’UOSSM invite les français à colorier des cartes postales que l’organisation enverra ensuite aux enfants reçus dans les centres de soutien psychologique et de santé mentale. Tous à vos crayons pour dessiner le sourire des enfants en Syrie !  

Le Dr. Redoine Khayat, responsable du programme de protection de l'UOSSM, est disponible pour des interviews.
Contact Presse :
Maroussia Simonin, chargée de communication 
07 88 38 95 97