Depuis janvier, les régions d’Idleb et du nord d’Alep connaissent une vague d’intempéries qui engendrent de fortes inondations au cœur des camps de déplacés. Les routes des camps deviennent des rivières de boue rendant difficile l’accès à l’alimentation, à l’eau, aux soins pour les populations au quotidien. Les enfants se retrouvent dans la rue, jouant dans la boue souvent pieds nus, faute de chaussures.
Entre le 14 et 20 janvier 2021, ces pluies ont endommagé 196 sites de camps de déplacés. 67 644 personnes ont été touchées par les inondations, plus de 3 762 tentes ont été détruites, et 7 728 tentes abîmées, autant de familles qui se retrouvent complètement démunies.
Le scénario se répète alors que la communauté internationale garde un silence glaçant. Après s’être détournée d’une Syrie au cœur de la pire catastrophe humanitaire depuis bientôt 10 ans, en mars 2021, elle se détourne d’un fléau aussi saisonnier que l’hiver.
"Les populations, complètement désemparées, en viennent à brûler leurs meubles, leurs objets personnels, parfois des matières dangereuses pour se chauffer."
Dr Ziad Alissa, président de l'UOSSM France.
En janvier dernier, des décès et des blessés ont été recensés suite aux fumées toxiques de ces incendies, tout comme en 2020.
Ces conditions météorologiques extrêmes accentuées par le changement climatique mettent les déplacés internes en première ligne face à la précarité énergétique et sanitaire. La pluie et les basses températures intensifient le besoin continu de carburant, de chauffage, de vêtements d'hiver, de couvertures, de nourriture, de moyens de subsistance, d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
“La pluie est une tragédie pour les habitants des camps. Leurs tentes ne sont pas imperméables.” Dr Muhannad Al-Khalil, médecin dans le centre de santé de l’UOSSM France, dans le camp d’Atmé.
Ces inondations sont loin d’être anecdotiques, elles représentent un risque réel pour la situation humanitaire des habitants de ces camps. En effet, ces routes endommagées empêchent l’arrivée de l’aide humanitaire. Fin novembre, avait été achevée la réhabilitation de la route entre Ghazawiyet et Afrin. C’est un tronçon de route vital pour garantir que les convois de l'ONU depuis la Turquie puissent continuer à atteindre les personnes dans le besoin dans le nord-ouest de la Syrie, via le point de passage de Bab Al-Hawa.