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Plein feux sur Kevin Jacobs :
Surtout, ne baissez pas les bras!
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Bonjour. Mon nom est Kevin Jacobs et mon parcours avec le myélome multiple a débuté au moment de mon diagnostic en mars 2023.
J’étais alors âgé de 53 ans et jusque-là, j’avais une vie bien remplie.
Marié, père de deux enfants d’âge adulte, j’avais connu dès lors une longue carrière active comme policier, d’abord en Angleterre et maintenant à Ottawa, au Canada. Adepte des sports, j’ai joué au rugby jusqu’au début de la quarantaine. J’ai été entraîneur de football, très présent dans la vie de mes enfants, et profité de multiples vacances avec ma très compréhensive épouse!
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Mars 2023 a cependant changé ma vie à tout jamais. À mon retour d’un voyage en République dominicaine, j’ai remarqué une bosse sur le dessus de ma tête. Mon épouse, une infirmière de nature très curieuse, a examiné la bosse sous toutes ses coutures et m’a recommandé de voir un médecin, ce que j’ai fait.
À la suite de nombreux examens et radiographies, j’ai reçu un appel de mon médecin de famille vers 20 h un soir. Je savais alors que les nouvelles ne seraient pas très bonnes puisqu’aucun médecin de famille n’appelle ses patients si tard!
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Les mots, « Vous êtes atteint d’un cancer »
sont encore vifs dans ma mémoire.
Des larmes ont coulé, beaucoup de larmes,
et j’avais plusieurs questions auxquelles personne ne pouvait répondre.
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Heureusement, grâce au soutien et aux conseils apaisants de mon épouse, et de mon médecin de famille, mon premier rendez-vous avec la Dre Visram, une oncologue, a rapidement eu lieu.
Mes premières questions pour elle ont été
« Comment? » et « Pourquoi? ».
Je n’avais jamais entendu parler du myélome multiple et aucun membre de ma famille n’avait été atteint d’un cancer. Le médecin m’a répondu qu’il n’y avait pas de réponses à ces questions et qu’il s’agissait d’une maladie incurable, mais traitable.
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Il fut difficile de composer avec le diagnostic avant de connaître le plan de traitement et, avouons-le, le pronostic quant au temps qu’il me restait à vivre. | |
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Mes deux enfants avaient quitté le nid familial pour réaliser leurs rêves. Ma fille de 22 ans vivait à Toronto et faisait carrière en tant que maquilleuse dans l’industrie du cinéma et de la télévision. Mon fils de
18 ans terminait sa dernière année d‘études dans une école privée au Maryland, poursuivant son rêve de jouer au football universitaire.
Mon épouse et moi avons décidé de visiter notre fille et notre fils afin de leur annoncer la nouvelle en personne. Ce fut probablement la chose la plus difficile que j’aie eu à faire jusqu’à présent.
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Après les larmes et une fois la poussière retombée, les enfants nous ont confié qu’ils avaient d’abord pensé que nous voulions leur annoncer le décès de l’un de nos chats!
La réaction des enfants est parfois bizarre; je devrais peut-être revoir ma façon de m’y prendre pour annoncer mes visites!
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Passons à la 1re phase : diagnostic et plan de traitement de mars à août 2023. J’avais quelques lésions lytiques dans le crâne. La maladie avait peut-être été détectée assez tôt? Médicaments, radiographies, analyses de sang, perfusions, biopsie de la moelle osseuse.
Très honnêtement, je m’en
tirais très bien. J’avais l’impression d’entrevoir la lumière au bout du tunnel.
Je travaillais encore à environ 80 % du temps. J’utilisais mes congés de maladie puisque certains jours je n’avais pas l’énergie de me rendre au travail. Et, pour une raison quelconque, la dexaméthasone n’a eu presque aucun effet pour moi. Pendant un certain temps, je voulais être le lapin Energizer!
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Juin 2023 : Début des traitements à l’hôpital accompagné de mon ange | | |
Septembre 2023 : Greffe de cellules souches. J’ai passé huit heures, allongé sur un lit; ce n’était pas très agréable. | |
La 2e phase a été très différente, mais les médecins m’avaient averti et recommandé de m’y préparer : greffe de cellules souches et chimiothérapie.
Les mois de septembre, octobre et novembre 2023 sont des mois que je souhaite oublier. J’ai été très malade, un simple verre d’eau me donnait des nausées, et manger était inconcevable. Des semaines de visites quotidiennes à l’hôpital pour des analyses de sang et différentes perfusions de solutions intraveineuses. J’ai même dû être hospitalisé pendant quelques jours.
Les médecins se faisaient rassurants en me disant que je m’en remettrais, mais que la progression serait lente.
Mon épouse a été un ange,
et ma force. J’avais un bon système de soutien, et mes amis, ma famille et mes collègues ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour me soutenir.
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C’est à la fin de l’année 2023 que j’ai véritablement commencé à me sentir mieux. Comme j’étais encore immunodéprimé, je ne pouvais socialiser.
Mon état de santé a continué de s’améliorer progressivement,
la greffe de cellules souches a été une réussite et les résultats
de mes analyses de sang étaient bons.
Je commençais toutefois à manquer d’activités à faire à la maison et j’avais passé au travers la liste de « choses à faire »!
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J’ai vite compris que j’avais un nouveau défi à surmonter. | |
Lors d’une visite, mon médecin, la Dre Visram, m’a dit que je devais cesser de pleurer à chaque visite! Depuis notre toute première rencontre, la Dre Visram et moi avions une entente claire; elle devait TOUJOURS me donner l’heure juste, sans m’épargner. Une thérapie s’avérait nécessaire.
J’avais toujours été l’homme fort, stoïque et rassembleur
sur qui tous pouvaient compter et je n’aimais pas
l’homme affaibli, vulnérable, fatigué et en rétablissement
que j’étais devenu en raison de la maladie.
De plus, j’étais envahi par la peur de mourir.
Mon père m’avait toujours dit que les gènes des Jacobs étaient de bons gènes et les membres de la famille vivaient en moyenne très longtemps. Même si mon pronostic était bon, les mots et les expressions comme « rechute probable », « quelques années », « médicaments à vie » et « visites à l’hôpital à vie » m’ont frappé de plein fouet.
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Nous sommes maintenant en juin 2024 et au cours des premiers mois de l’année, j’ai pris le temps de récupérer, de reprendre certaines activités, de m’entraîner et me recentrer.
Comme nous le savons tous, les hivers au Canada peuvent être rigoureux. J’ai recommencé à socialiser, à regarder les matchs de mes chers Buffalo Bills et à planifier mon retour au travail.
Avant mon diagnostic, j’avais passé près de huit de mes 24 dernières années de service au sein de l’équipe des homicides du Service de la police d’Ottawa. C’était un environnement dans lequel je ne pouvais retourner. Physiquement et mentalement, je ne pouvais plus subir le stress lié au travail sur des affaires de meurtres.
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En avril, j’ai repris le travail et j’ai eu la chance d’avoir un poste de détective dans l’ouest d’Ottawa où je travaille sur des cas moins complexes. J’ai aussi passé l’examen pour devenir sergent, chose que
je souhaitais faire depuis plusieurs années. | |
Qu’est-ce que l’avenir me réserve? Pour le moment, mon myélome est « latent » et physiquement, j’ai repris environ 85 % de ma forme physique prédiagnostic.
Je comprends qu’il s’agit d’une lutte à vie et j’ai majoritairement accepté cette réalité. Je pleure moins, ce qui est une bonne chose puisque j’ai déjà versé suffisamment de larmes.
Cette maladie a changé ma vie, et depuis le diagnostic j’apprécie encore plus chaque jour mon travail et ma famille. Je ne pourrai jamais suffisamment remercier mon épouse qui a toujours été à mes côtés. « Je t’aime, ma chérie ».
Je suis de retour comme entraîneur de football à Ottawa, je joue au golf, je m’entraîne avec modération, j’examine des plans pour la construction d’une terrasse à la maison, je planifie des « weekends entre hommes » pour assister aux matchs des Buffalo Bills et Syracuse Orangemen, j’ai acheté des billets avec ma famille et mes amis pour assister aux matchs de football de mon fils à Queens cette saison, et ma fille est revenue s’installer à la maison pour refaire sa vie et passer du temps avec son papa chéri.
J’ai choisi de m’impliquer bénévolement auprès de Myélome Canada pour poursuivre ma guérison avec des personnes qui ont souffert, qui ont apporté leur aide, qui ont accompagné ou qui sont en rétablissement. Je voulais également redonner par respect pour les personnes qui m’ont aidé tout au long de mon parcours. Prochain projet : La grande descente à Toronto en juillet. J’espère vous y voir.
Inutile de dire que mon cœur est de nouveau comblé.
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Et j’oubliais, je me suis aussi fait faire un tatouage!
J’ai découvert que l’expérience d’un cancer est différente pour chaque personne, parfois très différente.
Mais nous n’avons d’autres choix que d’avancer.
Entourez-vous d’amour, de soutien, d’aide et de conseils et surtout, ne baissez pas les bras.
Kevin
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avril 2024 : Je me suis fait faire un tatouage!
Pourquoi pas. Ma nouvelle devise.
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À vous tous qui avez partagé votre témoignage par le passé, ainsi qu’à ceux qui le font encore aujourd’hui, nous vous sommes reconnaissants… vous êtes une source d’inspiration.
Si vous souhaitez partager votre expérience dans une prochaine édition de « Manchettes Myélome », veuillez nous écrire à contact@myelome.ca.
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