Dans le bulletin de ce mois-ci, nous discutons du développement rapide de l’intelligence artificielle et de la nécessité de s’assurer qu’elle est appliquée de façon responsable dans l’industrie des services financiers. Nous explorons également l'impact des médias sociaux et encourageons les investisseurs à faire preuve de prudence à l'égard des conseils donnés par les influenceurs et les plateformes en ligne. Enfin, nous présentons les résultats du premier sondage auprès des investisseurs, mené par l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), sur les défis rencontrés par les investisseurs canadiens. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur ces sujets et plus encore… | |
Pour protéger les consommateurs : réglementation de l'IA sur les marchés financiers | |
L'intelligence artificielle (IA) évolue à un rythme étonnant. En 2023, le marché mondial de l’IA a été évalué à environ 197 milliards de dollars américains et devrait atteindre 1,8 billion de dollars américains en 2030. De plus en plus d'organisations utilisent l'IA. En 2017, 20 % des organisations interrogées ont déclaré avoir adopté l'IA dans au moins un secteur commercial. En 2022, ce nombre était passé à 50 % (en anglais seulement).
Les innovations générées par l’IA offrent de nombreux avantages pour les marchés financiers. Par exemple, l'IA peut traiter rapidement de grandes quantités de données et automatiser les processus répétitifs, ce qui rend les entreprises plus efficaces. Il peut également aider les entreprises à offrir un meilleur service à la clientèle, par exemple créer des portefeuilles de placement personnalisés et offrir des assistants virtuels disponibles 24 heures sur 24.
Toutefois, l'IA présente également plusieurs risques pour les consommateurs. En voici quelques exemples :
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Préjugés et discrimination : les systèmes d’IA peuvent perpétuer ou amplifier des préjugés existants, et entraîner ainsi un traitement injuste des investisseurs.
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Ludification : les pratiques alimentées par l'IA, telles que la ludification, peuvent orienter les investisseurs vers de mauvais choix d'investissement.
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Confidentialité et fraude des données : l'IA traite de grandes quantités de données personnelles et financières, ce qui peut soulever des inquiétudes quant à la confidentialité des données et de l'utilisation abusive des renseignements personnels des investisseurs.
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Concentration au sein du marché : les coûts élevés associés à la mise en œuvre de systèmes avancés d’IA peuvent augmenter la concentration du marché dans le secteur des services financiers, ce qui pourrait réduire le niveau de concurrence et de choix pour les investisseurs.
Ces risques soulignent la nécessité d'une mise en œuvre minutieuse de l'IA dans les services financiers, de solides cadres de gouvernance et d'une surveillance continue de la réglementation afin de protéger les investisseurs et de maintenir la stabilité du système financier.
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FAIR Canada appuie les initiatives de réglementation de l'IA. Il est essentiel de s'attaquer à ce sujet dès maintenant avant qu'il ne dépasse notre capacité à établir des mesures de protection adéquates. | |
En juin 2022, le gouvernement fédéral a introduit la Loi sur l’intelligence artificielle et les données afin de s'assurer que l'IA utilisée au Canada est sûre et équitable. De plus, le gouvernement du Canada a mis en place une stratégie nationale concernant l'IA, qui comprend l'élaboration de normes relatives à l'IA. En octobre 2023, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a publié un rapport sur l’utilisation de l’IA sur les marchés financiers de l’Ontario (en anglais seulement). Plus récemment, au Québec, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a publié une consultation décrivant les meilleures pratiques d'utilisation responsable de l’IA dans le secteur financier. FAIR Canada a soumis une lettre à l’appui des lignes directrices de l’AMF.
À l'échelle internationale, des organisations comme le Conseil de stabilité financière et l'Organisation internationale des commissions des valeurs mobilières (International Organization of Securities Commissions - IOSCO) travaillent activement à la gestion de l'IA sur les marchés financiers. Par exemple, l'IOSCO a lancé un projet de deux ans visant à comprendre les risques présentés par l'IA et à aider à créer des politiques sur la façon de les gérer.
FAIR Canada appuie les initiatives de réglementation de l'IA. Il est essentiel de s'attaquer à l'IA dès maintenant avant qu'elle ne dépasse notre capacité à établir des mesures de protection adéquates. Les gouvernements et les organismes de réglementation doivent réagir de façon audacieuse et proactive à l'IA. Étant donné que l'IA se développe rapidement, il faut mettre l'accent sur la compréhension et la gestion des risques imprévus et des préjudices potentiels pour les investisseurs. De plus, comme l'IA nous touche tous, partout dans le monde, il est essentiel de travailler ensemble à l'échelle internationale.
Lorsqu'il s'agit de l'IA, le train a déjà quitté la gare. Il est essentiel maintenant de mettre au point des garde-fous appropriés pour que le train reste sur les rails et pour protéger les consommateurs.
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Pour comprendre les conseils de placement donnés sur les médias sociaux | |
Recevez-vous des conseils de placement de la part d'influenceurs sur les médias sociaux? L’information y est bien présentée et peut même paraître convaincante. Toutefois, soyez prudent lorsqu'une personne parle d’un placement comme « l’occasion rêvée » ou de « rendements garantis ». Si cela semble trop beau pour être vrai, c'est probablement le cas dans bien des cas.
Posez-vous toujours la question suivante : « En quoi cette personne est-elle bénéficiée par les conseils qu’elle donne? » De nombreux influenceurs financiers, souvent appelés « finfluencers », donnent des conseils parce que c’est rentable pour eux, pas seulement pour vous aider.
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La Financial Conduct Authority du Royaume-Uni a récemment inculpé neuf « finfluencers » (en anglais seulement) pour avoir fait la promotion d’un système de négociation de change non autorisé sur leurs comptes de médias sociaux. Deux des inculpés auraient été chargés du stratagème et auraient payé les sept autres pour en faire la promotion auprès de leurs abonnés.
Faites-vous toujours confiance aux conseils des « finfluencers »? Ils sont parfois payés pour promouvoir certaines occasions.
Eux, recevront leur paiement, mais vous par contre pourriez perdre votre argent si l'investissement n'est pas aussi bon ou sécuritaire que promis, ou pire encore, s’il s’agissait d’une escroquerie.
De nombreux Canadiens se tournent vers ces influenceurs pour obtenir des conseils en matière de placement, ce qui est inquiétant. Un récent sondage mené par l’Organisme canadien de réglementation des investissements a révélé que 22 % des investisseurs canadiens s’appuient sur les conseils donnés par des influenceurs, sur les médias sociaux et les forums en ligne. Ce chiffre passe à 44 % pour les investisseurs autonomes! De plus, 56 % des investisseurs canadiens qui obtiennent des conseils de ces sources sont convaincus que ces conseils sont aussi bons ou meilleurs que ceux d’un conseiller professionnel.
Ces résultats soulèvent des questions importantes – questions que les organismes de réglementation doivent prendre en considération :
- Pourquoi tant de personnes font-elles confiance aux conseils donnés par des influenceurs ou dans les médias sociaux, autant ou plus qu’à ceux donnés par des conseillers financiers professionnels?
- Les conseillers financiers fournissent-ils à leurs clients les conseils dont ils ont besoin?
- Les normes en matière d'éducation, de connaissances et de compétences des conseillers financiers sont-elles assez élevées?
Que faire pour se protéger?
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Soyez sceptique : vérifiez toujours et confirmez l'information que vous recevez, auprès d'autres sources. N'oubliez pas que, comme nous disions plus haut, si une occasion semble trop belle pour être vraie, c'est probablement le cas.
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Cherchez à savoir qui en profite : Personne ne donne gratuitement « une opportunité de rentabilité garantie » ou « une occasion rêvée ». Si quelqu'un vous offre une occasion comme celle-ci, demandez-lui en quoi est-ce qu’elle est rentable pour eux et qui les paie.
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Vérifiez leur inscription : si une personne influente prétend avoir des titres de compétence ou un agrément quelconque, ne la croyez pas sur parole. Vérifiez si elle est inscrite auprès de l’organisme de réglementation des valeurs mobilières de votre région, et est autorisée à donner des conseils en matière d’investissements.
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Nous avons le plaisir d’annoncer la nomination de Ronald E. Smith comme nouveau membre de notre conseil d’administration, qui a pris effet le 10 juin 2024. Ron apporte de vastes connaissances en matière de gestion financière, de gouvernance d’entreprise et d’élaboration de politiques. Ron est un comptable professionnel agréé et un ancien dirigeant d'entreprise qui possède plus de 30 ans d'expérience dans le domaine des affaires et de la comptabilité. Au cours de sa brillante carrière, il a notamment occupé le poste de chef de la direction financière de deux sociétés cotées en bourse.
Ron siège présentement au conseil d'administration de l'Ombudsman des services bancaires et d'investissement et de deux sociétés cotées à la Bourse de Toronto. Les connaissances de Ron seront inestimables pour FAIR Canada qui continue à défendre les droits des investisseurs canadiens et l'équité dans le secteur des services financiers. Lire le communiqué de presse pour en savoir plus.
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Première enquête de l’OCRI sur les investisseurs | |
L'Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) a publié son premier sondage national sur les investisseurs afin de déterminer les tendances et les défis auxquels font face les investisseurs canadiens. Ce sondage se concentre sur cinq principaux domaines, notamment les objectifs financiers, les choix de placement, les relations avec les conseillers, le traitement des plaintes et la fraude. Notamment, les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de la hausse du coût de la vie et de l'inflation, et environ 22 % des Canadiens recherchent des conseils financiers auprès des médias sociaux et des influenceurs. Pour plus de détails, lisez le sondage.
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La désignation « DFSA » n’est plus approuvée | |
L'Autorité ontarienne de réglementation des services financiers ne reconnaîtra plus les titres de compétence de Conseiller désigné en services financiers (DFSA™) dans le cadre de protection des titres des professionnels financiers. Toutefois, la plupart des détenteurs de titres de compétence ont d’autres identifiants approuvés qui leur permettent d’utiliser le titre de conseiller financier, et ils éviteront de payer des frais en double. La période de transition de six mois se terminera le 22 novembre 2024. Pour en savoir plus.
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Les entreprises et investisseurs institutionnels montrent un intérêt croissant pour les cryptoactifs | |
Un sondage mené par KPMG au Canada et par l'association canadienne des actifs et stratégies de remplacement (Canadian Association of Alternative Assets and Strategies) révèle que les investisseurs institutionnels et les entreprises de services financiers canadiens reviennent de plus en plus vers le marché des cryptoactifs. En 2023, 50 % des répondants œuvrant dans les services financiers offraient des services liés aux cryptoactifs, contre 41 % en 2021. L’exposition des investisseurs institutionnels aux cryptoactifs a également augmenté.
Chaque entreprise de services financiers avait en moyenne deux ou trois offres de services, la majorité ayant cité la demande des clients comme facteur clé de cette croissance. Pour en savoir plus, consultez l’article de Investment Executive (en anglais seulement).
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Tout au long de l'année, FAIR Canada soumet de nombreuses lettres de commentaires sur diverses questions importantes de politique et de réglementation qui ont une incidence sur les investisseurs. En savoir plus sur nos activités de défense des intérêts des investisseurs. | |
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