Précautions à prendre dans les établissements vétérinaires
concernant la COVID-19 
Chers membres,
 
Nous vivons une période sans précédent et anxiogène liée aux préoccupations de santé publique vécues partout au Canada en raison de l’émergence du nouveau coronavirus (SRAS-CoV-2) qui cause la COVID-19. Pour rendre service à ses membres, l’ACMV propose quelques conseils généraux concernant divers problèmes pouvant survenir dans la conduite de votre pratique vétérinaire.
SOURCES FIABLES D’INFORMATION

Il est essentiel que les membres prennent des décisions en réponse à la pandémie de COVID-19 en se référant uniquement à des sources fiables et crédibles. Comme vous l’avez remarqué, la rapidité avec laquelle le virus se propage a donné lieu à un certain nombre de déclarations dans les médias sociaux et ailleurs qui sont à tout le moins suspectes et, dans certains cas, carrément fausses. En tant que prestataire de soins de santé, le médecin vétérinaire sera consulté par les clients et les membres du public pour obtenir des conseils et des réponses aux questions sur la propriété d’animaux de compagnie et les contacts avec ces derniers. 
 
Étant donné que vos clients s’appuieront sur les recommandations que vous leur fournirez, il est essentiel, du point de vue de la gestion des risques pour votre pratique, de vous assurer que votre connaissance de la situation est exacte et à jour. Ce n’est pas le moment d’improviser une réponse à une question – si l’on ne connaît pas l’information exacte, on ne devrait pas émettre d’opinion et plutôt offrir une référence vers une autre source. L’environnement dans lequel fonctionnent les établissements vétérinaires évolue rapidement avec les nouvelles directives des autorités de santé publique, des gouvernements et des autorités provinciales de réglementation vétérinaire.
Au moment d’écrire ces lignes, il n’existe aucun vaccin contre la COVID-19. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis indiquent que les interventions non pharmaceutiques (INP) seront les outils les plus importants. Il en existe trois catégories :
  • es INP personnelles, qui comprennent des mesures de protection personnelle telles que le lavage des mains en utilisant une technique appropriée ou l’utilisation de désinfectants pour les mains;
  • les INP communautaires, qui comprennent la distanciation sociale visant à éloigner les personnes malades des autres; et
  • les INP environnementales, qui comprennent des mesures de nettoyage des surfaces.
 
Chaque établissement vétérinaire devra déterminer quelles INP sont appropriées dans son cas.
Voici quelques exemples de scénarios auxquels les propriétaires d’établissements vétérinaires pourraient être confrontés :

  • Un employé vient travailler alors qu’il est malade. Les employés qui se présentent au travail et qui semblent présenter des symptômes respiratoires aigus (toux ou souffle court) doivent être séparés des autres employés et/ou, le cas échéant, renvoyés chez eux sans délai. À titre préventif, le personnel administratif et les techniciens devraient être avisés de ne pas se présenter au travail s’ils se sentent malades et de simplement informer un responsable de l’absence prévue.
  • Un employé refuse de travailler pour des raisons de sécurité, un employé revient d’un voyage dans une région où des cas de COVID-19 ont été signalés et/ou où il y a des preuves de transmission dans la communauté, ou un employé informe le propriétaire ou le gestionnaire de l’établissement qu’un membre de sa famille avec qui il cohabite a subi ou doit subir un test de dépistage de la COVID-19. Bien que cela nécessite une évaluation au cas par cas, les principales considérations juridiques pour les employeurs sont la réglementation sur la santé et la sécurité au travail, les normes du travail et les recommandations sur la santé publique provenant de sources fiables. Le contexte est très important. La situation ne sera pas nécessairement la même dans une région qui compte des milliers de cas de transmission communautaire que dans une région avec un seul cas signalé qui n’est pas associé à la transmission communautaire. Un employé qui a un nombre élevé d’interactions face à face peut justifier des mesures différentes de celles prises pour un employé qui a peu d’interactions face à face. En fin de compte, l’établissement vétérinaire est responsable, conformément aux lois provinciales sur la santé et la sécurité au travail, de fournir un milieu de travail sûr. Si le propriétaire ou le gestionnaire de l’établissement vétérinaire est mis au courant du risque accru qu’un employé représente pour le reste de l’équipe, l’employé concerné ne devrait pas être autorisé à entrer dans l’établissement et devrait chercher à avoir accès aux prestations d’assurance-emploi si possible.
  • Un employé discrimine un autre employé en raison de sa race ou d’autres motifs interdits. Tous les employeurs en général sont tenus d’offrir un lieu de travail sans discrimination. Les propriétaires d’établissements vétérinaires doivent intervenir pour faire cesser tout comportement discriminatoire de la part des employés, comme des commentaires inappropriés et racistes concernant l’origine ethnique d’un collègue, rapidement et fermement. 
  • Absences de nombreux employés. Les propriétaires d’établissements vétérinaires devraient réfléchir à la manière de gérer un grand nombre d’absences, notamment pour des raisons d’auto-isolement volontaire ou de mise en quarantaine obligatoire. Ils pourraient demander aux employés de faire des heures supplémentaires et embaucher des employés temporaires avec des contrats de travail à court terme appropriés pour atténuer les risques.
L’ACMV espère que ces conseils vous seront utiles. Les questions peuvent être envoyées au D r  Shane Renwick, personne-ressource de l’ACMV du Comité des enjeux nationaux, à srenwick@cvma-acmv.org .
Vous recevez ce message en tant que membre de l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV). L’ACMV est la voix nationale et internationale des vétérinaires du Canada et elle assure le leadership et la défense des intérêts de la médecine vétérinaire.