REFLEXIONS & RECOMMANDATIONS
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Le leadership à l’épreuve du Corona :
Comment garder son sang froid
par Isabelle du Cluzeau
Coaching Certification Portland State University,OR
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Ne pas céder à la panique et à la précipitation … Facile à dire …
Mais comment faire ?
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Quand on est manager, quand on a des décisions à prendre, quand on a une entreprise à faire tourner, quand on était en pleine transformation, développement, transition, quand on a la responsabilité d’une équipe… tous les rôles sont impactés et rares sont les situations où ce Covid tombe à pic !
Alors que tous les collaborateurs de l’entreprise sont inquiets pour des raisons qui vont de la perte de chiffre d’affaires à sa santé et au risque encouru à continuer à travailler ou au contraire à ne pas travailler, les fonctions supports sont extrêmement sollicitées par les questions d’assurance, de chômage partiel, de sécurité sanitaire… Les dirigeants, membres de COMEX et managers font eux tout ce qui est en leur possible pour assurer une continuité de l’activité.
Alors comment fait-on pour garder son sang-froid dans des circonstances où l’on a toutes les raisons de céder à la panique : eh bien comme avant ou presque !
Les bases d’un bon leadership ne changent pas même si certains aspects sont sans doute à accentuer, en particulier l’écoute et la communication. Le management, lui, a toute légitimité pour se tendre un peu.
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L'ECOUTE
Cela fait partie des bases d’un bon leadership, quand on écoute, on est accessible, on est disponible et on recueille de l’information précieuse pour les relations et pour la performance. En ce moment, c’est un aspect auquel il faut être particulièrement attentif. Nous ne sommes pas tous égaux devant l’incertitude, le sentiment d’urgence et la peur que suscitent les évènements présents. Certains vivent seuls, ont une nature anxieuse, se sentent fragiles physiquement, ont besoin des autres pour fonctionner, sont davantage impactés par l’actualité… Ceux là ont besoin d’être écouté encore plus que d’habitude. C’est une nécessité. Plus ils se sentiront compris parce que vous leur aurez consacré deux minutes pour accuser réception de leur inquiétude, moins ils vous prendront de temps. Avant de démarrer vos réunions virtuelles, commencez par exemple par demander si tout le monde va bien, comment se passe le confinement pour eux. Plus on se sent pris en compte, plus on est prêt à écouter en retour et à agir en ligne avec ce qui est demandé.
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LA COMMUNICATION
Essentielle en temps normal, une communication authentique et transparente l’est encore plus lorsque cela va mal car alors les présomptions se manifestent en cascadent et la caisse de résonance de l’anxiété amplifie toutes les informations les plus saugrenues. Bien sûr, même à haut niveau, on n’a pas toujours les informations fiables ni même de certitude. Mais les collaborateurs, les membres de votre équipe, vos salariés, les personnes pour lesquelles vous intervenez en support en tant qu’expert ont besoin d’entendre quelque chose. On a le droit de ne pas savoir mais on ne peut pas ne pas réfléchir et prendre les choses en main lorsque l’on est en responsabilité. On fait des hypothèses, on envisage les options associées. Vous devez avoir des plans. C’est ça que vos collaborateurs ont besoin d’entendre. Que vous avez le marché en main et que vous anticipez.
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La théorie du Leadership Situationnel d'Hersey & Blanchard indique que, pour être vecteur d'efficacité, le management doit s'adapter aux profil des personnes et aux situations. Par exemple, face à un collaborateur junior, il est nécessaire d’être un peu plus directif qu’avec ceux qui présentent davantage de maturité. Actuellement, face à ce Corona, nous sommes tous junior. Mais encore une fois, si vous êtes aux manettes, alors vous êtes censés être en capacité et vous êtes aussi en droit de rigidifier un peu le cadre. L’urgence justifie un mode de management plus directif et des décisions plus rapides et donc parfois moins collaboratives. Un cadre plus serré est donc sans doute nécessaire et peut rassurer les inquiets (c’est-à-dire presque tout le monde en ce moment). Cependant, pensez à communiquer, à méta-communiquer comme disent les coachs, sur les relations ainsi envisagées afin d’être bien compris par tout le monde.
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SANS OUBLIER DE PENSER A VOUS
Vous qui portez beaucoup avez aussi besoin de décompresser, alors demandez-vous ce qui vous ressource : une marche à l’extérieur, quelques pages d’un bon roman, un jeu de société avec vos enfants (vous faites d’une pierre deux coup en leur donnant l’attention qu’ils vous réclament sans doute beaucoup en ce moment) un tuto de yoga, de cross fit, de pilate…. C’est vous qui savez… Et puis mettez des limites, à vous-même - instaurez des horaires pendant lesquels vous n’êtes pas forcément joignable (les règles collectives ont changé, il sera mieux accepté de faire changer vos règles personnelles également) et aux autres - non, vous n’avez pas besoin de répondre immédiatement à chacun mais donnez un délai (on a un plan, on rassure).
Enfin, on sait bien que l’intention est primordiale lorsque l’on parle de leadership : tout ce que vous ferez au bénéfice de votre activité et de vos collaborateurs sera mieux reçu que si vous le faisiez de manière arbitraire (ce que vous ne faites évidemment certainement pas) d’où l’importance de communiquer pour donner du sens à vos décisions et à vos actions.
Alors courage, tenez bon, votre responsabilité vous l’impose et votre leadership est à l’épreuve, vous n’avez pas d’autre choix que d’accepter et de faire avec cette situation inédite… un bon exercice en somme. En mandarin, le mot crise est représenté par
deux idéogrammes signifiant
conjointement « danger » et « opportunité »
, soulignant qu’en période incertaine, mauvaises nouvelles ou situations désagréables sont autant d’opportunités de reconsidérer l’avenir autrement…
alors
prenez des notes et retravaillez tout ça avec votre coach quand vous aurez un peu de temps, vous verrez que vous aurez sans doute appris beaucoup !
Isabelle du Cluzeau
Coaching Certification Portland State University,OR
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