Bonjour!
On nous raconte depuis longtemps que notre système collégial est en « crise » - mais une histoire n’est vraie que dans la mesure où elle est complète.
La véritable histoire, c’est celle du vol. Des ressources aspirées de nos communautés – le tout dans un système pour acheter des votes et des approbations en subventionnant des entreprises privées avec vos fonds publics.
Doug Ford sabote l’éducation publique, détourne l’argent des contribuables destiné à nos collèges et remplace une formation complète par des programmes bâclés de six à douze semaines qui ne permettront à nos jeunes de décrocher aucun emploi ailleurs.
C’est vendre leur avenir à l’employeur qui les forme, créant ainsi la prochaine génération de villes d’entreprise.
C’est exactement le même modèle qui a été mis en place de manière désastreuse en Australie, qui a éclaté en crise de la dette.
Nous assistons à un programme accéléré visant à éliminer l’éducation publique et à privatiser l’enseignement postsecondaire pour de bon – un projet Doug Ford achèvera certainement d’ici la fin de cette législature. Si ce projet se réalise, on peut dire adieu à nos emplois.
Les 10 000 suppressions d’emplois dans le système, en plus des 650 programmes de fermés aux étudiant(e)s, auxquels nous assistons ne sont que le début.
Les graines de la « crise » collégiale actuelle ont été plantées en 2019, alors que le gouvernement Ford divisait le ministère de la Formation, des Collèges et Universités en deux.
D'un côté, les collèges et les universités; et de l'autre, un nouveau ministère de la Formation et du Développement des compétences.
La mise en place d'un deuxième Ministère également chargé de la formation professionnelle a deux objectifs :
1. créer un écosystème de formation privatisé qui pourrait faire double emploi avec les collèges et concurrencer ceux-ci en matière de financement; et
2. créer une réserve d’argent – qui atteindrait 2,5 milliards de dollars de fonds engagés d’ici 2025 – qui pourrait être dépensée pour atteindre les objectifs personnels et politiques de Doug Ford.
En 2020, celui-ci a créé un fonds dédié aux « agences de formation non collégiales, entreprises et associations assurant la formation » – ce qui allait devenir le Fonds pour le perfectionnement des compétences (FPC).
En 2021, un rapport de la vérificatrice générale avertissait déjà que le gouvernement Ford n’avait pas « élaboré de plan stratégique pour le secteur [collégial] afin d’atténuer le risque et les répercussions d’un déclin soudain des étudiants étrangers pour le secteur collégial, les étudiants et le gouvernement ».
Mais à ce moment-là, Doug Ford était occupé par un nouveau projet : faire reculer le soutien aux collèges axés sur les résultats qui ont gradué d'innombrables travailleuses et travailleurs fiers en faveur d'un nouveau système.
Un système qui fonctionne dans l’obscurité Contrairement à nos collèges, qui sont assujettis à la production de rapports, il n’existe pratiquement aucune donnée publique de disponible sur le financement, les objectifs de formation ou les résultats des projets financés par le FPC.
Le FPC est une expérience coûteuse — une caisse noire opaque
En 2023-2024, le gouvernement Ford ne couvrait que 25 % des dépenses d’exploitation des collèges – tandis que les autres provinces finançaient environ 60 % des dépenses d’exploitation des collèges publics.
Le gouvernement Ford a augmenté les dépenses en formation privée de 800 % depuis 2020 – un montant bien au-delà de ce que le propre rapport du Groupe d’experts du gouvernement estime nécessaire pour rétablir le financement des collèges.
Parmi des centaines de bénéficiaires du FPC, et selon lesquelles données accessibles au public, nous avons vu des sommes plus importantes attribuées à seulement quelques mains :
- 11,1 millions de dollars pour Scale Hospitality Group, 2023-2025;
- 10 millions de dollars pour Mines Agnico Eagle Mines, 2024;
- 10 millions de dollars pour Ontario Shipyards Inc., 2024;
- 5,5 millions de dollars pour Groupe des sociétés hôtelières de Niagara Canada, 2023-2024.
Les subventions du FPC à ces quatre entreprises privées sont suffisantes pour financer un petit collège public pendant un an. En 2024, cinq des collèges publics de l’Ontario ont reçu 25 millions de dollars ou moins en transferts de fonds provinciaux.
Alors, qui sont-ils?
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Pendant la période de financement de 2022-25, Scale Hospitality Group a retenu les services d’un lobbyiste d’Atlas Strategic Advisors – la même firme fondée par Amin Massoudi, secrétaire principal de Doug Ford de 2019 à 2022 et président de sa campagne électorale de 2022.
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Des collèges de la province – Confederation, St. Lawrence, Loyalist, Fleming, Niagara, Fanshawe, Centennial – ont tous suspendu leurs programmes culinaires et/ou hôteliers liés aux secteurs d'emploi à forte demande et à pénurie de main-d'œuvre.
Pourtant, de 2022 à 2025, plus de 20 millions de dollars en financement du FDC ont été alloués à seulement deux projets de formation en hôtellerie et en restauration basés à Toronto, malgré le fait que les 12 collèges publics et privés de la région du Grand Toronto (RGT) offrent déjà des douzaines de programmes dans ce domaine.
En fait, selon les propres données du gouvernement, plus de la moitié des projets ayant reçu du financement du FDC en 2025 sont allés à des bénéficiaires de la RGT riche en ressources.
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L’entreprise Mines Agnico Eagle s’est associée au premier cycle de financement du FDC avec Northern College. En 2025, Mines Agnico Eagle a supprimé le collège – et a reçu 10 millions de dollars en fonds du FDC, tandis que le Collège Northern a affiché un déficit de 6 millions de dollars.
Mais Mines Agnico Eagle n'a jamais quitté le Collège Northern. La « Northern Training Division » est devenue la « Corporate Training Division », tandis qu'Agnico Eagle continue d'utiliser du personnel de soutien pour organiser la formation sur place, et adapter les installations à leur utilisation.
Ces entraînements privés ne prépareront pas nos enfants à un véritable avenir : ils sont plus chers à gérer, dilués, sans normes d'éducation.
Les choix pour la population ontarienne de tous les jours – qu’il s’agisse de jeunes travailleuses et travailleurs ou d’adultes nécessitant une requalification – se rétrécissent de jour en jour.
Le gouvernement dira que ces projets financés par le FDC ont pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail. Mais de nombreux projets financés par le FDC – pour le Nord de l’Ontario, en particulier – ne correspondent pas aux besoins en emplois de la province.
Au lieu de quoi, l’argent est dirigé vers des projets qui subventionnent les riches amis corporatifs de M. Ford.
Ce n’est pas une crise. Ce n’est pas irréprochable. Ce n’est pas seulement un problème d’Ottawa.
C’est la vente de l’éducation publique et de l’avenir de nos enfants pour le profit personnel de Doug Ford.
Vous avez le droit de savoir. Vos collègues et vos voisins aussi.
Envoyez ce courriel à quelqu’un qui, selon vous, ignore la vérité sur ce qui se passe dans nos collèges.
Nous savons pouvoir inverser la tentative du gouvernement Ford de détruire l'enseignement collégial - les syndicats et les communautés en Australie ont fait exactement cela.
Après une lutte coordonnée contre les compressions de financement, d'emplois et de programmes, le gouvernement australien a cessé de distribuer des fonds collégiaux aux expériences du secteur privé et a rétabli le financement du système public.
D'abord, nous faisons passer le mot.
Ensuite – nous allons nous battre. C’est promis.
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