L'URPS Médecins Libéraux Grand Est est l'organe représentant les médecins libéraux au sein des politiques régionales de santé

Numéro 47

24 janvier 2023

ACTUALITÉS SANTÉ DE LA SEMAINE

LES INFIRMIERS DE PRATIQUE AVANCÉE (IPA)

Un danger pour les médecins ?

On parle beaucoup des IPA en ce moment : ce sont des infirmiers qui ont fait deux années de formation supplémentaires, pour se rapprocher un peu plus de la compétence d’un médecin.


Les pouvoirs publics y voient une solution au déficit de médecins, les médecins y voient une concurrence déloyale dans l’idée qu’on autorise des personnels formés en 5 ans à rendre le même service que d’autres formés en 10 ans !


Prescription par les IPA : un débat

Les IPA ont le droit de prescrire, dans un cadre contraint. Cadre que veut élargir la loi RIST, en rajoutant stupidement de l’huile sur un feu qui n’en avait pas besoin...


Est-il scandaleux qu’une infirmière en pratique avancée prescrive ?

  • Si c’est en accord avec le médecin qui suit le patient, pourquoi pas.
  • Si c’est en autonomie totale, c’est une atteinte supplémentaire à la désorganisation et dégradation de notre organisation des soins.


IPA, Asalée et Assistants médicaux

Les médecins libéraux français travaillent en majorité avec peu d’aide en personnel. C’est une spécificité de notre pays qui explique en grande partie les difficultés d’accès aux soins.

Mais s’ils ont peu de personnel, c’est certes parce qu’ils n’en ont pas la culture, mais aussi et surtout parce que les recettes des médecins ne leur procurent habituellement pas les moyens de financer ce personnel.


Les pouvoirs publics ont donc timidement tenté de déployer des solutions, qui ont rapidement montré leurs limites :

  • Les infirmiers Asalée sont salariés par une association et viennent passer quelques heures dans les cabinets médicaux partenaires. En juin 2022, ils étaient 123 dans le Grand Est sur 188 sites.
  • Les assistants médicaux sont salariés par les médecins et financés plus ou moins par l’Assurance Maladie. On compte actuellement (en décembre 2022) 295 contrats signés + 11 en cours de signature dans le Grand Est et le gouvernement en annonce 10 000 pour 120 000 libéraux dans l’immédiat.
  • Les IPA sont susceptibles de travailler en hôpital comme en ville (on compte actuellement 15 IPA exerçant en cabinet libéral dans le Grand Est) et il y aura fin 2023 le nombre affolant de 221 IPA formées et en cours de formation dans la région !


Quel statut et quelles missions pour les infirmiers de pratique avancée ?

L’IPA n’est pas là pour remplacer le médecin mais pour accompagner la prise en charge de patients complexes : éducation thérapeutique, visite à domicile avec appel en télémédecine si besoin, renouvellement d'ordonnances en accord avec le médecin, etc.

Comme toujours, il a fallu écrire le détail dans la loi, avec par exemple l'arrêté d'activité de l'IPA de 2018.


Et surtout, l’IPA peut être salarié par le médecin, mais aussi travailler en libéral.

Et ce modèle économique libéral devient viable avec le nouvel avenant infirmier, qui s’appliquera sous peu : 400 € de forfait annuel (50 par trimestre) par patient confié par contrat. En échange, il faudra justifier au minimum d’un contact trimestriel (dont un en présentiel).


S'ajoute à cela la possibilité d’un « bilan ponctuel,» annuel et de 4 séances de soins infirmiers maximum par an, à la demande du médecin pour des patients qui ne sont pas au forfait. Le soin est à 16 Euros, le bilan à 30 Euros.


La relation IPA/Médecin

Le médecin, ou plutôt LES médecins si l’IPA contractualise avec plusieurs médecins, peut confier les patients de son choix à l’IPA, tout en continuant à les voir sans restriction.


Il va de soi que les 30 euros du « bilan infirmier » donnent du grain à moudre dans la négociation du tarif de la consultation médicale ! Et le problème n’est ni le tarif des IPA ni leur place dans le système de soins, mais celle des médecins.


Les rares médecins et IPA qui travaillent ensemble sont enchantés de leur collaboration et si médecins et infirmiers libéraux manœuvrent bien, cela peut représenter une chance pour la pratique libérale.


Ne nous leurrons pas, en termes de « rendement », un libéral sera toujours plus performant qu’un salarié, qu’il soit médecin ou infirmier, et s’ils travaillent de concert, les patients s’y retrouveront !


En tout cas, ce n’est pas demain que les IPA se multiplieront comme des petits pains sur le territoire, cela laisse le temps aux médecins de s’y intéresser.

NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES

Unité syndicale pour quitter la table des négociations

Par un discours désespérant, Emmanuel Macron a réussi à faire l’unité syndicale, puisque tous les syndicats de médecins libéraux ont quitté la discussion conventionnelle avec un communiqué commun explicite :


« Les syndicats de médecins libéraux constatent que les négociations conventionnelles sont mises sous tutelle de plusieurs textes législatifs (LFSS (dont ONDAM) et PPL RIST, TRANSPARTISANE, HORIZON) et plombées par la volonté du seul Gouvernement.


La protestation est unanime et les médecins libéraux exigent que la négociation ne se fasse pas sous contrainte et que la convention garde sa pleine valeur.


Ils exigent que les moyens mis en œuvre par la Nation soient en rapport avec les besoins de santé réels de la population.


En attente d'un signal favorable et fort du Gouvernement, les syndicats médicaux suspendent leur participation à la négociation en cours. »


Les syndicats


  • FMF

PPS RIST : non à la fin du paritarisme


  • SML

PPL Rist : Non à la fin du paritarisme


  • UFML

PPL Rist : Non à la fin du paritarisme


  • MG France

PPL Rist : Non à la fin du paritarisme


  • Avenir Spé

PPL Rist : Non à la fin du paritarisme


  • CSMF

Négociations conventionnelles : tout le monde a claqué la porte

POUR PESER DANS LES NÉGOCIATIONS

Utiliser l'adhésion aux CPTS comme moyen de pression ?

Un mot d’ordre de non-adhésion ou de désinscription des CPTS circule actuellement sur les réseaux sociaux en réponse aux signaux du gouvernement.


Comme les CPTS sont l’alpha et l’oméga de la solution à tous les problèmes que connaît le système de santé pour les pouvoirs publics, la tentation est grande d’utiliser cette arme pour faire pression...


Les médecins qui sont déjà actifs dans des CPTS et qui y trouvent un bénéfice pour leur exercice et leurs patients pensent évidemment que c’est dommage.


S’ils sont très nombreux, le mot d’ordre fera long feu.

Dans le cas contraire, il est appelé à connaître un grand succès !

FORFAIT STRUCTURE ET ROSP

Ameli presque opérationnel

La date limite pour compléter le ROSP et le forfait structure est fixée au 10 février. L’interface de renseignement pour la ROSP et le forfait structure est fonctionnel sur Espace pro mais les items Caisse n’apparaissent pas tous, pour le moment.


Il n’y a donc pas d’urgence immédiate pour le remplir

mais notez bien la date limite du 10 février 2023.

RÉPONDEUR TÉLÉPHONIQUE DES CABINETS MÉDICAUX

La bonne information pour les patients et pour les confrères

Selon la loi, la seule obligation pour le médecin est de préciser sur son répondeur que s'il n'y a pas de décroché, il faut appeler le 15 en cas d’urgence. Beaucoup d'entre nous ont mis en place des messages standards, bien pratiques car il n'est pas nécessaire de les changer, et qui se contentent de ce minimum.


Néanmoins, pour la bonne information des patients et des confrères (et notamment ceux du 15) qui appellent, il est vraiment utile d’indiquer également les heures de présence et plus encore, la date de la reprise en cas d’absence de plusieurs jours.

COVID

Faut-il vacciner les tout-petits ?

Oui, s’ils sont à risque ou s'ils vivent au contact d’une personne immunodéprimée.

La vaccination de ces enfants est possible depuis le 16 janvier, uniquement avec le vaccin Comirnaty pédiatrique 6 mois – 4 ans de Pfizer-BioNTech.


Notons que pour cette vaccination, qui concerne des enfants très jeunes et souffrant de pathologies graves, seuls les médecins sont autorisés à prescrire et administrer le vaccin.


En médecine de ville à compter du lundi 23 janvier 2023, les officines pourront commander des flacons du vaccin Comirnaty® pédiatrique 6 mois – 4 ans (Pfizer-BioNTech) pour les médecins, sages-femmes et infirmiers diplômés d’Etat (IDE) qui leur en font la demande directement sur l’outil de commande de Santé publique France, en sélectionnant le libellé suivant : « VACCIN COVID 19 PFIZER PED 6M4A ».


Incidence en région

L'incidence poursuit sa baisse rapide dans toutes les régions de France, pour atteindre quasiment le seuil de 50 cas pour 100.000 habitants dans le Grand Est.




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