Numéro 110 | 12 mars 2025

EDITO

On pouvait s’y attendre, la récente publication des comptes de l’Assurance Maladie de janvier met en lumière une belle progression des dépenses des soins de ville, avec +9,6% pour les généralistes et +5,6% pour les autres spécialistes : c’est évidemment dû aux revalorisations de décembre, qui ne faisaient que rattraper de nombreuses années d’inflation non compensée.


L’actualité, qui énerve beaucoup les prescripteurs, est sur la mise en place de mesures plus contraignantes sur les prescriptions d’antidiabétiques et sur les ordonnances sécurisées pour les antalgique de palier 2.


En commentaire général, le fond du problème est que la santé publique et la maîtrise des dépenses d’assurance maladies justifient des mesures et que malheureusement, députés et caisses n’hésitent pas à compliquer la vie des prescripteurs en dépit du bon sens dans la mise en pratique.

Un conseil de lecture instructive :

ACTUALITÉS

12 mars : Action contre les violences faites aux soignants

Journée d'action dans les cabinet libéraux

C'est un collectif qui a appelé à cette journée d'action ("Collectif du 12 mars"), dont les enjeux et objectifs sont résumé dans un communiqué de presse commun

> Voir le communiqué et les signataires


Le sujet des agressions de médecins est sensible et renvoie à un problème général de réactivité de la société quand il y a agression.

Ce sont les conseils départementaux et le national de l'ordre des médecins qui sont les instances de relais.


Le CNOM propose sur son site "Des mesures concrètes contre la violence" un lien direct pour signaler une agression.


Les conseils départementaux de l'Ordre des Médecins accompagnent les médecins de leur secteur. Il est essentiel de leur signaler toute agression.


Tous les conseils suivent le devenir des plaintes et s'y associent. Ils sont à l'écoute des médecins traumatisés et certains comme le 67 et 68 vont jusqu'à faire accompagner tout médecin agressé par un avocat dès le signalement de l'agression. Tous les ordres départementaux servent de relais auprès des services de police et de la magistrature.

Ordonnances sécurisées

Nouvelles modalités de prescription pour la Codéine et le Tramadol depuis le 1er mars 2025

Notons que l’application stricte n’interviendra qu'à partir du 1er avril 2025.


En pratique, une ordonnance contenant Tramadol ou Codéine, non sécurisée mais datée au plus tard du 31 mars 2025 et renouvelée 2 fois (maximum autorisé) restera valable jusque fin juin.


Le recours au système d’ordonnance numérique évitera toute la contrainte de l’ordonnance sécurisée avec formulaire spécial, mais elle doit être émise par le médecin et délivrée par le pharmacien via son logiciel. La majorité des logiciels des médecins et des pharmaciens permettent l’ordonnance numérique.


Une diapositive de l’Agence Nationale de Santé précise l’état des lieux de l’ordonnance numérique fin janvier 2025 : le différentiel médecins/pharmaciens ou ordonnances crées et ordonnances exécutées avec les règles de l’e-prescription montre qu’il reste du chemin à faire.

En pratique, si votre logiciel de médecin permet l’ordonnance numérique, renseignez-vous auprès de votre pharmacien pour passer par cette modalité, qui facilite et sécurise la prescription.


Outil d'accompagnement à la prescription

Analogues du GLP 1 dans le diabète de type 2 : quel bazar !

Un dispositif d’accompagnement à la prescription des antidiabétiques analogues du GLP-1 (AGLP-1) s’applique depuis le 1er février 2025.


L'objectif est de réduire la prise en charge pour cette classe de produit. Les tiers des prescriptions seraient hors indications remboursables, alors que ces produits subissent des tensions d'approvisionnement.

Le dispositif a pour objectif d'obliger le médecin de certifier que les prescriptions de certaines classes de médicaments sont conformes aux ITR (Indications thérapeutiques remboursables) et aux AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).


Liens utiles :

De quoi s'agit-il ?


Ce nouveau dispositif ne concerne actuellement que la prescription des produits suivants :

  • Sémaglutide (Ozempic®)
  • Dulaglutide (Trulicity®)
  • Liraglutide (Victoza®)


Pour accompagner ces prescriptions, un téléservice dédié est mis à disposition par l’Assurance Maladie sur amelipro par tous les prescripteurs y ayant accès (Voir les 17 pages du tutoriel).


En ligne, le formulaire est plutôt simple, comme présenté sur la capture d'écran ci-dessous :

Le formulaire papier, composé de trois volets, l'est en revanche beaucoup moins ! (Télécharger le Formulaire d'aide à la prescription Dulaglutide (Trulicity®)/Liraglutide (Victoza®))

(Le formulaire pour Sémaglutide (Ozempic®) n'est pas encore disponible sur AmeliPro au moment de la publication de cette lettre).


Une fois le formulaire complété par le médecin, un justificatif est à imprimer et à remettre au patient. Le patient devra présenter ce justificatif lors de chaque retrait de sa prescription en pharmacie.

Attention : en l’absence de formulaire, le pharmacien pourra dispenser le médicament mais le patient ne sera pas remboursé.


A noter : un seul justificatif suffit pour toute la durée du traitement du patient.


Qu'en pensent les médecins ?


Les médecins sont remontés contre cette nouvelle charge administrative imposée par la loi, notamment parce qu’ils estiment que le diabète n’est pas une maladie mystérieuse, inconnue de l’Assurance Maladie : les patients sont logiquement en ALD pour un diabète et les médicaments associés comme la metformine ou l’insuline sont connus de l’Assurance Maladie.


La solution est donc d’ennuyer les prescripteurs et de faire faire la police par les pharmaciens (en ne remboursant pas le tiers payants qu’ils auront émis).


Ce "dispositif d’accompagnement à la prescription" mis en place par les députés dans le cadre de la LFSS 2024 de décembre 2023 devait s’appliquer au 1er février, mais devant la levée de boucliers des médecins, l’Assurance Maladie laisse trois mois de délai avant de faire fonctionner la machine à indus.


Rappelons que les GLP 1, en plus d’être efficaces sur la glycémie, permettent très souvent un amaigrissement, ce qui a fait exploser les prescriptions et les remboursements indus au regard des règles : le patient doit être diabétique et traité par metformine dans tous les cas, sauf si le médecin a exclu expressément la metformine pour des raisons médicales.


En termes de prix, le traitement mensuel est de 60,26€ pour Victoza, 80,12€ pour Trulicity et 76,58€ pour Ozempic.


A noter que dès le 12 octobre 2022 l'URPS ML Grand Est lançait une alerte sur la falsification d’ordonnances d’Ozempic dans son URPS'Infos n°33 (voir le 3e article).

NOS CONSEILS PRATIQUES


Pour la prescription de sémaglutide (Ozempic®), dulaglutide (Trulicity®) ou liraglutide (Victoza®), nous vous conseillons :


  • Attendre début mai pour appliquer la consigne de compléter le formulaire, que ce soit sur Ameli Pro ou en papier, pour marquer le mécontentement sans accepter la pression des pharmaciens
  • Utiliser largement la mention "Non Remboursable" pour toutes les prescriptions qui ne correspondent pas aux "Indications Thérapeutique Remboursables".
  • Enregistrer le document, si possible réalisé sur Ameli Pro, dans le DMP / Espace Santé du patient et le noter sur l’ordonnance. Ne pas accepter dans ce cas de faire les inévitables copies qui seront demandées.
  • Si le patient obèse non diabétique peut bénéficier d’une prise de Sémaglutide, lui rendre service en prescrivant plutôt l’Ozempic que le Wegovy, qui est beaucoup plus cher. Mais attention à bien noter "non remboursable".

COVID : Fin des mesures d'urgence

Fin de la cotation C1,5 pour les tests covid + consultation

C’est terminé pour les Tests Antigéniques Covid et la consultation à C1,5 quand on réalisait un test au cabinet. Le gouvernement a en effet mis fin à la majorité des dispositions urgentes prises dans l’arrêté du 1er juin 2021 avec la publication d’un autre arrêté le 13 février 2025


Depuis le 1er mars 2025, les autotests et les tests antigéniques délivrés en pharmacie ne sont plus pris en charge pour les patients (source : servicepublic.fr)


Un rappel de contexte : en 2021, les honoraires de TOUTE la médecine libérale représentaient 24,5 milliards d'Euros (sur 248,5 milliards d'Euros de dépenses de santé) dont 6,7 milliards d'Euros pour les seuls tests Covid !

Mars Bleu : dépistage du cancer colorectal

Quelques informations utiles

Faciliter le dépistage pour les médecins traitants

Dans le cadre de ce mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, l’Assurance Maladie met à la disposition des médecins traitants la liste de leurs patients éligibles qui ne les ont pas réalisés dans les délais recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS). L'objectif est de permettre un échange avec leurs patients et de repérer les éventuels freins et leviers à la réalisation des dépistages.

Source : Ameli.fr

Commander des tests de dépistage via AmeliPro

Pour aider les médecins dans leur rôle d’information et d’accompagnement des patients sur le dépistage du cancer colorectal, l’Assurance Maladie leur permet de commander sans frais des kits de dépistage sur amelipro, à remettre à leurs patients éligibles en consultation. 

Source : Ameli.fr

Six cancers en hausse chez le jeunes, dont le carcinome colorectal

L’étude montre que l’incidence de l’ensemble des cancers a augmenté de 1,62 % par an entre 2000 et 2014, puis baissé de 0,79 % par an entre 2015 et 2020.

En revanche, l’incidence de six cancers est en hausse : lymphomes de Hodgkin, glioblastomes, liposarcomes, carcinomes colorectaux, carcinomes du sein et carcinomes du rein.

Source : Santé Publique France

AGENDA

13 & 14 mars 2025 2e Congrès Inter-URPS

2 jours pour faire avancer les pratiques des professionnels de santé libéraux du Grand Est

Ces journées sont organisées par La Maison des URPS, qui regroupe les 10 URPS des professionnels de santé libéraux de la région.


Pour cette deuxième édition, la Maison des URPS a mis l'accent sur la coordination des soins et mettra à l'honneur les CPTS du Grand Est.


L'URPS ML Grand Est sera présente en ateliers et sur le stand de la Maison des URPS ainsi que sur le Point Info CPTS. Venez nous rencontrer et échanger !


Découvrir le programme

> Inscription gratuite

Les Temps forts du programme

Découvrez les différents sujets portés par vos élus en ateliers


  • Téléexpertise & téléconsultation : quels bénéfices concrets ?

Vendredi 14 mars de 11h45 à 12h30

Intervention de Dr Bronner, Président de l'URPS ML Grand Est


  • Santé & Environnement : un défi pour la médecine libérale

Vendredi 14 mars de 14h00 à 15h30

Intervention de Dr Meyvaert, Responsable de la commission santé environnementale de l'URPS ML Grand Est


  • Le tutorat et les stages

Vendredi 14 mars de 15h45 à 16h30

Intervention de Dr Thierry Vermeersch, secrétaire de l'URPS ML Grand Est et membre de la commission Stages

LES DOSSIERS DE L'URPS ML

STAGES EN LIBERAL Devenir maître de stage universitaire

Les campagnes d'agrément sont toujours en cours en Alsace et en Champagne-Ardenne

Devant l'importance de proposer une offre de formation non hospitalière de qualité, propre à susciter des vocations libérales chez nos jeunes confrères, très désireux de s’initier à un mode d’exercice qu’ils ne connaissent pas, la commission Stages rappelle que la campagne d'agrément pour devenir maître de stage universitaire est toujours ouverte en Alsace et en Lorraine.


Accueillir des jeunes médecins au cabinet est l'un des leviers fondamentaux pour promouvoir le libéral et maintenir le contact avec les jeunes générations.


Les facultés proposent des formations pour aider les médecins dans cette démarche.




URPS ML Grand Est
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64 Chaussée St-Martin | 51100 Reims
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