NE PAS SE RÉSIGNER MAIS AGIR !
Dans un contexte démographique en grande tension, il est continuellement demandé aux médecins libéraux de s'investir davantage. Service d'accès aux soins, soins non programmés sont ainsi à l'ordre du jour.
Au quotidien, dans le cadre de leur activité, la quasi-totalité des médecins font face à des rendez-vous non honorés et non annulés : absence non excusée, rendez-vous non honorés, non annulés, Pas Venu Pas Prévenu (PVPP), lapins, no show… que de termes pour désigner ce fléau.
Cette pratique, loin d'être anecdotique, désorganise notre exercice et pénalise les patients qui souhaiteraient obtenir rapidement un rendez-vous.
Différentes enquêtes ont déjà été réalisées par le passé : URML Lorraine 2004, URPS Franche-Comté 2013 (6% de RDV non honorés), URPS Île-de-France 2015 (92% des médecins concernés) enquête ODOXA MNH LE FIGARO FRANCE INFO 2019 (97% des médecins concernés).
Malgré ces constats successifs, les difficultés ont rapidement été éludées car jugées "politiquement sensibles". La solution toute trouvée consistait alors en la mise en place de plateformes de rendez-vous en ligne : la magie du numérique et du cloud allait faire son œuvre !
Aujourd'hui, notre quotidien nous laisse à penser qu'il n'en est rien.
L'enquête en ligne que nous avons menée au printemps dernier avait pour objectif d'établir un état des lieux, d'évaluer l'ampleur du phénomène, son impact sur l'activité quotidienne, la part des opérateurs de rendez-vous en ligne et les dispositions éventuellement adoptées. L’URPS Ile de France a réalisé en juillet dernier une enquête similaire.
Les résultats sont sans surprise et confirment l'ampleur et l'impact du phénomène, sans amélioration probante au fil du temps.
Au-delà du constat, il est plus que temps d'évaluer les solutions qui pourraient être mises en place :
- sensibilisation des usagers du système de santé,
- algorithmes prédictifs de rendez-vous non honorés lors de la prise de rendez-vous,
- blocage de la prise de rendez-vous en ligne,
- prépaiement optionnel, forfait d’annulation
Le but n'est pas de sanctionner le patient
mais de l'amener à prendre conscience des répercussions néfastes de ses actes envers le médecin et le collectif d'offres et d'accès aux soins.
Ce sujet très délicat conduit malheureusement à trop de tergiversations. Ces incivilités répétées sont le reflet d'une évolution sociétale que l'on retrouve dans d'autres domaines et pays. Le manque de médecins, la crise COVID, nous permettent d'espérer un réveil des consciences des différents intervenants du monde de la santé : il faut impérativement limiter le grand gâchis du temps médical perdu !