Merci au Dr Durie et à l'IMF de nous avoir permis de traduire et publié cet article. Notez que les redirections intégrées dans cet article sont issues de la version originale anglaise.
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Un certain optimisme face à l'incertitude de 2021
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Dr Brian G.M. Durie
de l'International Myeloma Foundation (IMF)
Date de publication : 7 janvier 2020
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En ce début d’année, nous sommes optimistes que les choses s’amélioreront. Mais cet optimisme est teinté d’une série d’émotions difficiles à décrire. D’abord, une certaine fatigue, principalement mentale, mais également physique, qu’il est difficile de surmonter après presque un an d’isolement et d’échanges exclusivement virtuels sur « Zoom ». Chez les professionnels de la santé, la fatigue est à son comble. Il y a aussi une profonde tristesse face aux tragédies de 2020 : vies perdues, perte des moyens de subsistance, souffrances et crises personnelles, sans oublier les « symptômes persistants » dont souffrent certaines personnes ayant contracté la COVID-19 et les troubles de santé mentale qui s’étirent au-delà de six mois.
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Définir les attentes pour 2021
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Il y a une réelle incertitude quant à l’avenir. Oui, les vaccins commenceront à offrir une vaste immunité collective, mais qu’en est-il de ces nouvelles mutations de la COVID-19? Les vaccins seront-ils toujours efficaces? Pouvons-nous espérer, à un certain moment en 2021, nous réunir en personne de manière plus normale? Qu’en est-il des voyages et des vacances? Il serait avisé de définir des attentes réalistes pour les mois à venir.
Ashish Jha, doyen de l’École de santé publique de l’Université Brown, a déclaré à The Atlantic qu’il souhaitait organiser un barbecue le 4 juillet chez lui à Newton, dans le Massachusetts. Les invités seraient à l’extérieur, où les risques de propagation du virus sont beaucoup plus faibles, et les personnes devant aller à l’intérieur seraient tenues de porter un masque. « Ce ne sera pas normal, a déclaré Jha, mais je pense que c’est à ce moment-là que nous commencerons à sentir que nous ne sommes plus en période de pandémie. »
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Changements nécessaires pour accélérer le retour à la normale
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Il est évident que le déploiement de la vaccination doit être accéléré pour atteindre l’immunité collective dans l’ensemble des États-Unis et dans le monde entier aussi rapidement que possible. Comme on ne sait toujours pas si les vaccins éliminent les risques de transmission de la COVID-19, il faudra continuer à porter des masques à court ou moyen terme. Afin de limiter les éclosions de la COVID-19, les tests rapides, la recherche de contacts et la quarantaine deviendront un élément central de la planification. C’est ce qui a permis de maintenir les niveaux d’infection si bas dans des pays comme la Taïwan, le Vietnam, la Nouvelle-Zélande et l’Islande, ainsi que dans un certain nombre de pays d’Afrique dont le PIB ne représente qu’une fraction de celui des États-Unis.
Une meilleure ventilation et des mesures de protection, telles que des barrières en plexiglass, deviendront chose courante pour réduire la propagation du virus à l’intérieur des bâtiments. Le maintien de petites bulles sociales distinctes sera, selon moi, également une approche standard pour réduire la transmission du virus. Il est difficile de savoir ce qu’il adviendra des grands événements sportifs et de divertissement tant qu’un niveau élevé d’immunité collective n’aura pas été atteint.
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La COVID-19 sera-t-elle comme la rougeole ou la grippe?
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Pour la rougeole, la vaccination assure une immunité à vie, tandis que pour la grippe, un nouveau vaccin est nécessaire chaque année. Les nouvelles mutations de la COVID-19 nécessiteront le développement de nouveaux vaccins. La question est de savoir dans quel délai. Bien que nous ayons espoir que les vaccins actuels seront efficaces pendant plusieurs années, nous pourrions devoir en concevoir de nouveaux assez rapidement.
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La préparation aux pandémies est également essentielle pour l’avenir de l’humanité. Nous ne voulons pas d’une nouvelle crise virale mettant en péril le système de santé et l'économie. Le financement de la santé publique est essentiel. La fatigue ou le désir d’oublier et de passer à autre chose ne doivent pas empêcher d’investir dans l’avenir de la santé mondiale.
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Conséquences pour les patients atteints d’un myélome
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Éviter l’infection par la COVID-19 demeure une priorité absolue, en particulier pour les patients atteints d’un myélome actif nécessitant un nouveau traitement. Cela est évidemment essentiel également pour les patients atteints d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (GMSI) ou d’un myélome indolent, mais il est très important de souligner que :
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- les patients atteints d’une GMSI ou d’un myélome indolent ne semblent PAS plus à risque d’être infectés par la COVID-19 que les autres;
- et les patients atteints d’une GMSI ou d’un myélome indolent présentent des attentes et des résultats similaires aux personnes non atteintes d’un myélome, ces attentes et résultats étant davantage fonction de l’âge ou de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète, l’obésité (ou toute affection pulmonaire, cardiaque ou rénale connexe).
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Les infections par la COVID-19 se produisent presque exclusivement dans la communauté, rarement en milieu hospitalier ou clinique. Par conséquent, la meilleure façon d’être en sécurité dans la communauté est de porter un masque, de maintenir la distanciation sociale, d’éviter les foules, d’être prudent dans tous les espaces intérieurs (surtout si la ventilation est inadéquate) et, bien sûr, de se laver consciencieusement les mains et d’avoir une bonne hygiène personnelle.
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La COVID-19 cause réellement des ravages au niveau du système immunitaire, comme cela est expliqué en détail dans Scientific American. Les conséquences à plus long terme pour les patients atteints d’un myélome restent à voir. La COVID-19 peut produire une réponse inflammatoire exagérée, endommager la capacité des globules blancs (réponse des pièges extracellulaires du neutrophile) à capturer les virus et réduire le nombre et la capacité des cellules T à les tuer.
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Il s’agit d’une perturbation complexe du fonctionnement immunitaire qui pourrait avoir des conséquences à plus long terme, comme nous le constatons déjà chez certaines personnes ayant été atteintes de la COVID-19. La principale recommandation pour tous reste donc d’éviter l’infection à tout prix!
Il est très important pour les patients atteints d’un myélome de poursuivre le traitement recommandé afin de maximiser les chances de rémission. C’est une priorité absolue et il faut continuer à planifier des visites sécuritaires à l’hôpital ou à la clinique, dans la mesure du possible, pour continuer à maîtriser la maladie. Bien entendu, la télémédecine peut être utilisée pour certaines consultations, mais un suivi en personne sera parfois nécessaire pour offrir les meilleurs soins possible.
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Le meilleur régime alimentaire pour 2021
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En ces temps difficiles, il est très important de rester en bonne santé et de bien manger. Pour la quatrième année consécutive, le rapport du U.S. News & World a qualifié le régime méditerranéen de « meilleur régime alimentaire » de l’année. J’ai parlé à de nombreuses reprises des avantages de ce type de régime. Voici en quoi il consiste :
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- Éliminer les aliments transformés
- Privilégier les repas contenant beaucoup de légumes, de fruits, de haricots, de lentilles, de céréales complètes, de noix et de graines.
- Utiliser de l’huile d’olive et réduire l’utilisation du beurre
- Éviter autant que possible les sucres et la farine raffinée
- Privilégier le poisson et les œufs comme sources de protéines. La viande doit être consommée avec modération.
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La situation globale en 2021
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Quatre grands livres ont déjà été écrits sur les conséquences de la pandémie de la COVID-19. Ils font l’objet de critiques dans la revue The Economist. Le meilleur, auquel j’ai déjà fait référence, est Apollo’s Arrow de Nicholas Christakis. L’auteur met l’accent sur les leçons de l’histoire – ce n’est PAS la première pandémie à laquelle le monde est confronté! Tirons-en des leçons et préparons-nous mieux pour l’avenir.
Pour la nouvelle année, je vous recommande de continuer à rester aussi en sécurité que possible et j’espère, comme le propose Ashish Jha, que le 4 juillet marquera le début d’une vie plus normale et que nous pourrons enfin passer à autre chose.
Soyons compatissants envers les moins fortunés et faisons de notre mieux pour rester résilients!
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Le Dr Brian G.M. Durie a fondé l’International Myeloma Foundation (IMF), dont il est aujourd’hui le président, et siège à son conseil consultatif scientifique. Il est également le président du groupe de travail international sur le myélome de l’IMF, un consortium regroupant près de 200 spécialistes du myélome d’un peu partout dans le monde. Le Dr Durie dirige également le projet Black Swan Research Initiative® de l’IMF.
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