Bonjour OPSEU,
Les temps sont difficiles. Cela ne fait aucun doute.
Mais il y a une meilleure direction à suivre. Il est temps que les instances dirigeantes du système collégial et le gouvernement Ford cessent de se renvoyer la balle et commencent à apporter les changements dont nos collèges et communautés ont besoin de toute urgence.
Au cours des derniers jours, plusieurs collèges ont annoncé des suspensions de programmes pour le semestre d'hiver 2025. Si on les laisse faire, ces suspensions pourraient entraîner des mises à pied parmi le personnel scolaire et le personnel en général dans des nombres que nous n'avons pas vus depuis de nombreuses années.
Cette situation engendrera des difficultés personnelles et importantes pour de nombreuses personnes, entrainera une perte d’argent pour nos communautés et aura des répercussions négatives sur la formation de la main-d'œuvre dans de nombreux secteurs de notre économie pour les années à venir.
On peut faire les choses autrement.
Les collèges blâment la baisse du nombre d’inscriptions d'étudiants étrangers, à cause du plafond de deux ans du nombre d'étudiants étrangers, imposé par le gouvernement fédéral, et des changements de politique connexes.
Le plafond et les changements de politique imposés par le gouvernement fédéral limitent le nombre d’étudiants internationaux au Canada par l’entremise de deux mécanismes :
- La réduction du nombre de places pour les étudiantes et étudiants étrangers
- La réduction de l’admissibilité pour ces places
Il ne fait aucun doute que le plafond et le déploiement subséquent et chaotique du nouveau processus d’admissibilité ont déjà eu une incidence sur le semestre d’automne 2024.
Mais nous avons examiné les données disponibles et, selon notre estimation, le plafond aura pour effet de stabiliser les inscriptions d'étudiants étrangers plus ou moins aux niveaux de 2021 – c’est-à-dire à un moment où les collèges accumulaient des excédents substantiels, selon leurs documents financiers.
Plus problématiques sont les changements concernant l’admissibilité, c’est-à-dire limiter l'admissibilité à un permis de travail postdiplôme (PTPD) à cinq secteurs de l'économie aux prises avec une « pénurie chronique » au niveau national plutôt que local. Nous pouvons nous attendre à un impact important sur l’admissibilité des étudiantes et étudiants dans les programmes d’études internationales dans nos collèges.
À notre avis, les changements apportés au PTPD doivent être abandonnés ou fortement révisés afin de vraiment répondre aux besoins du marché du travail de l’Ontario. En ce qui concerne les inscriptions, il devrait être possible pour les collèges de s’ajuster aux niveaux des inscriptions d’étudiants internationaux de 2021 – à condition que la province leur procure le soutien financier attendu depuis longtemps. À l'heure actuelle, l'Ontario occupe toujours le dernier rang des dix provinces en ce qui concerne le financement par étudiant.
Il ne fait aucun doute qu’on doit réviser l’admissibilité au PTPD afin de mieux répondre aux besoins du marché du travail dans la province.
C’est la raison pour laquelle les instances dirigeantes du système collégial et le gouvernement Ford seraient absolument irresponsables de laisser continuer ces suspensions de programmes.
L'éducation est un puissant égaliseur, car elle offre à chaque étudiante et étudiant des possibilités de réussir, et permet à chaque secteur de l'économie de bénéficier d'une main-d'œuvre qualifiée.
C’est pourquoi nous avons besoin d’un meilleur plan – d’un plan qui permette aux collèges de s’acquitter de leur mandat législatif et de répondre aux besoins des cohortes étudiantes, des employeurs locaux et des collectivités qu’ils desservent. La situation économique de notre province en dépend, de même que la qualité de l’éducation pour l’avenir.
L’OPSEU/SEFPO prépare un document d’orientation qui examine en profondeur les données concernant le plafond d’étudiants internationaux et propose des solutions pratiques.
Nous avons la conviction qu’il est possible de suivre une meilleure direction – et voici les principaux chemins à suivre :
- Augmenter les subventions par étudiant/de fonctionnement à la moyenne nationale. Octroyer, entre temps, un financement d'urgence aux collèges.
- Réviser le modèle de financement pour permettre aux collèges d'accroître leurs efforts de recrutement au pays.
- Réinvestir les excédents des collèges dans l'enseignement et les services de soutien collégial plutôt que dans les immobilisations.
- Adopter la gouvernance collégiale afin que le personnel scolaire, le personnel de soutien et les étudiantes et étudiants participent à la prise de décisions concernant l’élaboration, la prestation et l’arrêt des programmes, et donner une voix significative à toutes les parties prenantes.
- Recentrer les collèges sur leur mission académique, qui est de répondre aux besoins de leurs collectivités en éduquant l’avenir de l’Ontario et en les éloignant du modèle d’éducation à but lucratif.
- Faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il réévalue les règles d’admissibilité au PTPD en fonction des besoins locaux en main-d’œuvre.
Les collèges sont des piliers importants de la vitalité sociale et économique dans chaque communauté. Pour les protéger, nous proposons des solutions pratiques que les instances dirigeantes du système collégial et le gouvernement Ford feraient bien d’adopter.
En tant que syndicat représentant 45 000 travailleuses et travailleurs dans l’enseignement postsecondaire, l’OPSEU/SEFPO continuera de défendre de bons emplois et une éducation de qualité pour tout le monde – parce que c’est la seule façon d’avancer pour bâtir un Ontario juste et prospère.
En toute solidarité,
JP Hornick, présidence de l’OPSEU/SEFPO
Laurie Nancekivell, première vice-présidente/trésorière de l’OPSEU/SEFPO
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