Appropriation culturelle
Kalama Reuter partage une démarche qu'elle a suivie avec ses mentorés sur le thème de l'appropriation culturelle, en s'inspirant d'un article d'Elizabeth Dequine
Elizabeth Dequine - autour des enjeux d'appropriation
Une définition de « Bioneers » : prise non autorisée de danse, de folklore, de symboles et de leur présentation hors contexte par un groupe dominant.
En cette période troublée, nous avons l'opportunité de réexaminer notre relation avec les danses (ainsi que tout le reste). Dans le cadre du Kinship Ray, j'ai pris conscience de la culture de la suprématie blanche (dismantlingracism.org) et j'ai commencé à contempler nos intentions et nos impacts imprévus.
Réalisant que chacun a sa sensibilité et qu'il n'y a pas de solution unique venant d’en haut, j'ai invité mes mentorés à une discussion ouverte. Chacun de nous a fait part de ses préoccupations et de ses questions. Un sentiment de cohésion a émergé lorsque nous avons examiné la définition et nos expériences. Réunir ainsi un groupe de danse ou des mentorés permet à chacun de se faire connaître et d'explorer de nouvelles façons de présenter notre précieux patrimoine.
Voici quelques-unes des réflexions qui ont émergé :
Qui décide de ce qu'est l'appropriation ? Nous ne voulons pas rigidifier cet enjeu. Il serait par exemple possible d’indiquer les sources d’une danse dans son write-up et d’informer les autres guides.
Les créateurs de danses peuvent parfois interpréter ou prendre des libertés avec des phrases de manière inexacte.
Ils peuvent toucher une harmonisation non retranscriptible.
Nous célébrons et apprécions de nombreuses danses créées mais hésitons à les nommer comme issue « de telle ou telle tradition ».
Quid de se concentrer sur le mantra d'une certaine lignée ? Au-delà du chant, les syllabes sacrées d’un mantra peuvent susciter un éveil de conscience.
Nos cœurs sont notre moyen pour discerner et il nous incombe de maintenir cette vigilance et ce discernement dans notre guidance.
Il est important de partager les zones d’inconfort avec le cercle et de ne pas toujours attendre que les atypiques le fassent (par exemple, laisser les gens choisir quelle partie chanter, faire de la place aux talents et sensibilités individuelles).
Alors que nous progressons dans une nouvelle voie, demeurons humbles et respectueux.
Donner un espace pour échanger avec d’autres guides est une façon de commencer à aborder les différents sujets et d'inviter à la réflexion. Pour une perspective plus approfondie, veuillez lire l'article d'accompagnement d'Elizabeth Dequine.
Kalama danse depuis 1976. L'expérience directe incarnée des danses est depuis lors la pierre angulaire de sa vie. Partager les phrases sacrées et transmettre le parfum d'une tradition à travers le mouvement en groupe ont résonné avec son Voyage Vers l'Un.